[ ] 14 novembre 1945
Jésus : "Petit enfant de mon amour,
écoute, je vais te dicter une prière et cette
prière, je veux que les Français me la récitent...
"Seigneur Jésus, aie compassion de la France,
daigne l'étreindre dans ton Amour et lui en montrer toute
la tendresse.
Fais que, remplie d'amour pour toi, elle contribue
à te faire aimer de toutes les nations de la terre.
Ô
amour de Jésus, nous prenons ici l'engagement de te rester
à jamais fidèles et de travailler d'un cœur
ardent à répandre ton Règne dans tout l'univers.
Amen."
Ô mon enfant, dis aux Français que cette prière
est celle-là même que je veux entendre de leur
bouche. Elle est sortie de mon Cœur brûlant d'amour
et je veux que les Français soient les seuls à
la réciter. Quant à toi, mon enfant, je veux que
tu la récites aussi mais tu la réciteras également
en français.
Petite fleur de mon amour, n'oublie pas le pays que j'aime le
plus, tu entends, le pays qui a produit la première petite
fleur et en a fait naître beaucoup d'autres depuis lors.
Cette petite fleur chérit et gâte les autres petites
fleurs, et c'est elle que j'ai choisie pour être, ô
ma petite fleur, ta sœur aînée. Sais-tu maintenant
quelle est cette fleur ? Ici, je ne veux t'appeler que petite
fleur. Ô ma fleur, considère cette fleur-là
et comprends bien ceci : c'est en France que mon Amour s'est
tout d'abord manifesté. Hélas ! mon enfant, pendant
que le flot de cet amour coulait par la France et l'univers,
la France, de manière sacrilège, l'a fait dériver
dans l'amour du monde de sorte qu'il va diminuant peu à
peu... C'est pourquoi la France est malheureuse. Mais, mon enfant,
la France est toujours le pays que j'aime et chéris particulièrement...
J'y rétablirai mon Amour... Le châtiment que le
lui ai envoyé est maintenant fini. Pour commencer à
répandre sur elle mon Amour, je n'attends désormais
qu'une chose : que l'on m'adresse assez de prières. Alors,
mon enfant, de la France mon Amour s'étendra dans le
monde. Je me servirai de la France pour étendre partout
le règne de mon Amour (J'avais manifesté déjà
ces choses à une ou deux âmes, mais toi, mon petit
enfant, tu les ignorais encore ; c'est pourquoi je te les dis
maintenant). Mais pour cela, il faut beaucoup de prières
car nombreux encore sont ceux qui ne veulent pas se montrer
zélés pour ma cause... Surtout, prie pour les
prêtres de France car c'est par eux que j'affermirai en
ce pays le règne de mon Amour...
Ô mon enfant, prie beaucoup. Sans la prière, on
rencontrera de nombreux obstacles pénibles à surmonter
et le règne de mon Amour ne s'établira que très
difficilement. Mon enfant, j'aime beaucoup la France ; et c'est
uniquement parce qu'auparavant, à cause d'elle, mon Amour
a failli mourir étouffé par les fumées
montant de l'enfer que j'ai dû, par miséricorde,
recourir à un châtiment temporaire pour dissiper
l'infernale fumée et permettre à mon Amour de
respirer plus à l'aise.
Mon enfant, le Règne de mon Amour une fois libéré
en France, je me servirai de ce pays pour étendre ce
Règne à tout l'univers... Mon enfant, la France,
vois-tu, est un pays que j'aime et chéris particulièrement.
En contemplant la fleur, la sœur aînée, souviens-toi
de prier pour que le pays que j'aime et chéris particulièrement
ait le courage de se sacrifier pour le "Règne de
Mon Amour". Pour ce qui est de ton pays, le Vietnam, à
vrai dire, la France est actuellement son ennemie ; mais dans
l'avenir, elle fera de lui un pays qui me rendra un plus glorieux
témoignage. Prie, mon enfant, oui, prie pour que la France
soit toujours fidèle à l'Amour que Je lui ai manifesté
sur cette terre. Continue de prier aux intentions que t'a recommandées
ton directeur.
Commence maintenant à lui raconter ce que je t'ai fait
connaître au sujet de la France, en la fête de ma
Royauté... Raconte toujours, si tu oublies quelque chose,
je te le rappellerai.
Marcel : Mon Père, ce jour-là
(fête du Christ Roi), je vis Jésus assis un peu
courbé et le visage triste avec des écouteurs
appliqués aux oreilles ; puis des voix se firent entendre
dans les langues de divers pays, même du Vietnam, comme
je l'ai raconté plus haut. Quand vint le tour de la France,
Jésus parla très longtemps de sorte que j'ai tout
oublié et que j'étais incapable de me rappeler
quoi que ce soit. Ce n'est que le jour où vous m'avez
demandé de prier pour la France que cela m'est revenu
à la mémoire et que Jésus me l'a rappelé
en me demandant de vous en parler...
Mon Père, quand les voix cessèrent, Jésus
m'a aussi parlé. Il était toujours assis, la tête
penchée en avant, une main soutenant son menton et l'autre
posée sur sa poitrine et il avait l'air préoccupé.
J'entendis soudain en français une voix d'homme qui s'adressait
à lui sur un ton très injurieux (c'est tout ce
que j'ai pu comprendre). A ce moment-là, la Sainte Vierge
était aussi présente, ne cessant de regarder Jésus
d'un air bien triste. J'entendis ensuite, venant d'un autre
côté, une voix parlant également français,
et qui consolait Jésus. Mais cette voix très faible
était entièrement couverte par la voix injurieuse.
Je vis encore quantité de gros colis qui étaient
retournés à l'expéditeur ; ils portaient
ces mots : "Colis de souffrances que personne n'a acceptés".
Et la Sainte Vierge devait entasser tous ces colis sans discontinuer.
Je vis ensuite que Jésus se tournait du côté
d'où arrivaient des paroles d'amour... Puis, peu à
peu, arrivèrent aussi des fleurs, puis les paroles injurieuses
adressées à Jésus diminuèrent insensiblement.
Jésus : Mon enfant, console-moi. C'est
uniquement auprès de mes épouses que j'espère
trouver quelques paroles de consolation... Si tu ne sais quoi
me dire, écoute, je vais t'enseigner une courte formule
que tu pourras me répéter telle quelle :
"Ô Jésus, mon amour, même si personne
ne voulait croire à la vérité des paroles
d'amour que tu me dictes ici, je sacrifierais volontiers ma
vie, pour témoigner de la vérité de ces
paroles."
Ô mon enfant, écoute et écris ce que je
vais te dire au sujet de la France. Mon enfant, prie pour le
pays que j'aime particulièrement. Ah ! la France... la
France... Si on ne prie pas, elle sera encore une fois malheureuse
et le règne de Mon Amour ne pourra que difficilement
s'y établir.
Ô mon enfant, ne doute pas de ce que je viens de te dire
en voyant que la situation en France est déjà
un peu plus stable... Mon enfant, je parle ainsi pour que la
France soit avertie et sache prendre des précautions
car l'ennemi veut faire de ce pays un foyer de discordes. Mon
enfant, il faut beaucoup de prières... France !... France,
promets-tu de m'être fidèle ? Es-tu décidée
à protéger et étendre le règne de
mon Amour dans le monde ?
Mon enfant, la France est le pays que j'aime particulièrement...
France, attention ! Tu as besoin de beaucoup de prières...
Si l'on voit la France jouir de la paix, ce sera un signe qu'on
a beaucoup prié... Ô mon enfant, prie pour la France...
Vois-tu derrière moi une foule de gens tenant en main
un drapeau rouge et qui me poursuivent ? Ô France, consens-tu
à répandre le règne de mon Amour ? Ô
France, sois sur tes gardes pour n'être pas la victime
du venin "communiste". Ô France, il faut prier
et savoir prendre garde... Mon enfant, c'est mon désir
que l'on prie pour la France... Ô mon enfant, petit enfant
de mon Amour... Le règne de mon Amour se répandra
en France, mais il faut que la France prie, il faut qu'elle
soit sur ses gardes et sache prendre garde... Ô petit
apôtre de mon Amour, ne te trouble pas, te demandant si
les paroles que je viens de te dire sont vraies ou non. Laisse
à ton directeur le soin d'en juger et contente-toi d'écrire
mes paroles sans plus... Ô ma petite fleur, regarde Thérèse
de l'Enfant-Jésus qui te dit quelque chose...
Prie de façon spéciale pour la France, le pays
que j'aime d'un amour particulier... Et plus tard tu me verras
donner à la France un joyeux sourire.
Ô France, je te presse dans mes bras, je te donne un baiser.
Il n'est pas possible que tu profites de cette marque de tendresse
pour me frapper en plein visage. Ô Français, mes
enfants, avez-vous bien compris maintenant tout l'amour que
je vous porte ? Ô vous, qui êtes les enfants de
mon Amour, sachez que mon Amour anxieux, en compagnie d'une
petite âme étrangère, se désole au
sujet de votre pays que j'aime. Hélas ! Vous, les enfants
du pays que j'aime particulièrement, comment vous comporterez-vous
à l'égard de mon Amour ? Irez-vous délibérément
le rejeter hors de chez vous ?
Ô prêtres du pays que j'aime particulièrement,
je suis un fugitif qui demande asile chez vous. Quel accueil
voulez-vous réserver à mon Amour ? Serai-je chassé
ou accueilli avec zèle ? Ô mes enfants, soyez zélés
pour mon Amour. Je ne veux pas permettre que mon Amour s'éloigne
de la France. Hélas ! ! ! Ô France !... Pays que
j'aime plus que les autres... entends l'appel de mon Amour.
Pour aucune raison, mon Amour ne voudrait s'éloigner
de toi, mais si tu repousses au loin cet Amour, alors que pourrais-je
faire ? ... Ô France, pays que j'aime tout particulièrement,
considère les paroles d'amour que je t'adresse ici...
Français, mes enfants, si vous repoussez loin de vous
mon Amour, de quel autre amour pourriez-vous bien vous servir
pour relever la France ? S'il n'y a aucun amour pour relever
la France, alors la France se verra couverte d'épaisses
fumées montant de l'enfer et, dans ce cas, elle deviendra
un pays opposé à mon Amour et elle finira par
être détruite. Mais, mon enfant, humble enfant
de mon amour, si l'on fait monter vers moi des prières
provenant de cœurs confiants, simples et purs, plus tard,
tu me verras sourire joyeusement au pays que j'aime.
[117-122] 15 novembre 1945
Marcel : Ô mon Jésus, pourquoi
suis-je si faible ? Je commets une infinité de manquements.
Après chaque manquement, je promets de me corriger la
fois suivante, mais quand vient l'occasion, c'est toujours la
même chose. Mon bien-aimé Jésus, prends
pitié de moi... et dis-moi si ces manquements te font
de la peine ?
Jésus : Ô pauvre enfant de mon
amour. Si tu le veux bien, je te pose d'abord une question,
et ensuite je te répondrai... Quand il t'arrive de commettre
ces manquements, [118] est-ce que tu as l'intention de me faire
de la peine ?... Ô mon enfant, écoute-moi bien.
Pourquoi aurais-tu à rougir de ta faiblesse ?... Vu que
tu agis uniquement par amour pour moi, sois certain que jamais
tu n'as la volonté de me faire de la peine, à
moi, ton Bien-Aimé. D'ailleurs, je te l'ai déjà
dit : tes faiblesses ne sont que des grains de poussière
qui, passant par le feu de mon amour disparaissent sans laisser
aucune trace... Petit ami de mon amour, crois fermement que
jamais je ne trouve en toi la moindre chose de nature à
m'attrister... Ô mon enfant, ces faiblesses, offre-les-moi,
afin que je m'en serve pour alimenter le feu de mon amour dans
ton cœur... Mon enfant, tes faiblesses, bien loin d'éteindre
dans ton cœur le feu de mon amour, ne font au contraire
que l'attiser [119] davantage, comme te l'a enseigné
déjà ta sœur sainte Thérèse.
De plus, si je te laisse ces faiblesses, c'est que je ne veux
pas que tu sois en rien supérieur à tes confrères...
Marcel : Alors tu ne veux même pas que
je t'aime plus que mes confrères ?
Jésus : Mon enfant, laisse-moi parler.
Mais il faut d'abord que je te donne un baiser pour l'extrême
simplicité de la question que tu viens de me poser. Voici
maintenant ma réponse à ta question... A vrai
dire, mon enfant, si je compare ton amour pour moi à
celui de tes confrères, je vois que le tien est à
peine perceptible.
Marcel : Alors pourquoi ne pas manifester ton
amour à une âme qui t'aime davantage ?
Jésus : Pas trop vite. Laisse-moi d'abord
parler, afin que tu comprennes. Mais pour cela, il ne faut pas
que tu pleures. [120] Je dis donc que, en réalité
tes confrères me témoignent un amour supérieur
au tien ; cependant, je préfère me manifester
à toi, parce que ton amour pour moi, bien que très
faible, est quand même plus sincère et plus simple.
O mon enfant, as-tu compris ? Voici une comparaison qui t'aidera
à mieux comprendre. Je suppose qu'une maman a plusieurs
enfants. Tous l'aiment sincèrement, mais lui témoignent
leur amour de manière différente... Les plus grands,
comme preuve de leur amour lui offrent des cadeaux très
précieux ; le plus jeune, lui, ne sait que tirer de son
petit cœur ces simples mots : « Maman, je t'aime
beaucoup ».
Mon enfant, compare les magnifiques cadeaux offerts par les
premiers avec les paroles ordinaires et toute simples que le
petit a tiré de son cœur sincère et confiant,
puis dis-moi à qui cette maman [121] prodiguera ses baisers
; aux cadeaux précieux ou à son petit enfant ?
Ô mon enfant, cette maman laissera là les cadeaux
précieux de ses grands enfants, pour aller tout droit
vers son petit, le couvrir de baisers, le presser sur son cœur
et chercher par tous les moyens à lui faire comprendre
qu'elle l'aime tout autant que ses frères et sœurs,
et même encore davantage... Quant aux précieux
cadeaux offerts par les plus grands à leur maman, tout
l'amour de leur cœur y est concentré...
Mon enfant, voilà bien la manière dont je me comporte
moi-même avec toi. Ô mon enfant, si tu m'aimais
à la façon de tes confrères, tu ne recevrais
pas mes tendres baisers, ton cœur ne pourrait pas reposer
tout près du mien, tu ne connaîtrais ni mes embrassements,
ni mes gâteries, ni les autres manifestations de mon amour.
[122]
Mon enfant, plus ton amour pour moi est petit, plus le mien
l'enveloppe de son intimité. Supposons que le petit ne
sache même pas dire à sa maman les quelques paroles
que je lui prêtais plus haut, et qu'il ne puisse que fixer
son regard sur elle, sois certain qu'il recevrait alors de sa
mère les marques d'un amour encore plus tendre... Ô
mon enfant, mon amour enveloppe le tien, et cela durera jusqu'au
moment où ton amour se perdra entièrement dans
le mien...
Ô mon enfant, à l'exemple du tout petit, contente-toi
de me regarder, et je pénétrerai le fond de ton
cœur mieux encore que la maman ne pénètre
le cœur de son enfant ; et durant l'éternité,
jamais mon amour ne se séparera de toi, au contraire,
il ne fera qu'accroître ton bonheur éternellement…
[] 15 novembre 1945
Marcel : Pendant la bénédiction
du Très-Saint-Sacrement, j'ai vu Jésus assis me
prendre sur ses genoux (j'avais alors la taille d'un petit enfant),
et m'étreindre dans ses bras. Je ne cessais de le regarder
et lui, de son côté, me regardait aussi puis, approchant
son visage du mien, Il me donna un baiser. Ensuite, me faisant
signe de regarder devant moi, Il me dit à l'oreille :
"Regarde, regarde la France", je tournai donc la tête
et portai mon regard dans la direction qu'il m’indiquait
de la main ; j'aperçus un drapeau noir qui était
planté là.
Pauvre France ! Une fois libérée du communisme,
elle aura affaire à une société secrète
plus perverse encore : la franc-maçonnerie. Puis Il me
dit : "Mon enfant, prie pour la France, sinon, malheur
à elle." En disant ces paroles, Il avait l'air plus
triste qu'auparavant, mais Je ne l'ai pas vu pleurer. J'ai constaté
seulement qu'il fixait du regard le drapeau noir qui se trouvait
là ; puis me regardant de nouveau, Il sourit et me recommanda
de vous communiquer ces choses...
Vers la fin de l'oraison, je vis que le drapeau noir était
brisé et qu'il gisait par terre. (...)
[] 16 novembre 1945
Jésus : Petit apôtre de mon Amour,
écris au sujet de la France, le pays que j'aime particulièrement...
Français, mes enfants, et vous mes prêtres de France,
Je vous aime. Soyez vigilants, l'ennemi de mon Amour va vous
lancer avant tout son poison à la tête. Encore
une fois, mes enfants, soyez sur vos gardes afin de prévenir.
Cette société, contrairement au parti communiste,
ne nuira pas directement à mes enfants ; elle ne détruira
pas d'un seul coup le pays que j'aime mais elle le détruira
peu à peu. Oui, peu à peu elle va se propager,
peu à peu elle va vomir sa fumée infernale pour
vous faire mourir asphyxiés ; elle agira de façon
à vous éloigner peu à peu de Mon Amour
pour vous rapprocher peu à peu de l'amour du monde. Oui,
mes enfants, elle agira ainsi peu à peu. Soyez donc sur
vos gardes afin de prévenir ce malheur, peu à
peu. Ô vous que j'aime d'un amour particulier, mes enfants,
ayez confiance en mon Amour, consacrez votre pays à mon
Amour. Soyez sur vos gardes... Mieux vaudrait pour la France
être gouvernée par un homme du peuple à
l'esprit obtus que de l'être par un ennemi de mon Amour
qui la mènerait à la ruine complète en
la plongeant dans la mer de feu de l'amour du monde... France,
je t'aime. Le seul conseil que je te donne, c'est d'être
sur tes gardes, de peur que, plus tard, il ne soit plus possible
à mon Amour de vivre dans le pays que j'aime particulièrement.
Mes enfants, laissez-moi vous le rappeler une fois encore :
prenez garde ! Prenez garde, de peur que l'infernal poison ne
vous atteigne à la tête et n'amène ensuite
votre pays, ce pays que j'aime, à baisser peu à
peu dans mon Amour pour en arriver enfin à une destruction
totale... Ô France, toi le plus cher objet de ma sollicitude,
je t'étreins dans mon Amour mais il faut que tu prennes
au sérieux les avertissements que je viens de te donner.
Mes enfants, soyez attentifs et travaillez d'un cœur ardent
à propager partout le Règne de mon Amour... Et
toi, mon enfant, tu me verras plus tard sourire joyeusement
au pays que J'aime." (...)
[177]
Jésus : Marcel, ô mon petit roitelet,
chante pour que ton petit Jésus soit dans la joie. Secoue
ton plumage pour faire tomber toutes les plumes de la mélancolie,
et je te donnerai un plumage nouveau d'une plus grande beauté.
Ô ma petite fleur, si jusqu'à maintenant tu as
été flétrie sous l'effet de la souffrance,
reçois en ce jour tous mes sourires comme une douce rosée
que je t'envoie pour te rendre de plus en plus rayonnante de
beauté. Petite fleur, dresse ton calice devant moi, pour
que je le contemple, et si j'y remarque un pétale fané,
laisse-moi le remplacer par un pétale nouveau... Garde
toujours ta fraîcheur, n'est-ce pas ? Ô mon petit
ami, toi qui m'as orné d'une si belle parure, crois que
je ne permettrai pas que tu me sois inférieur en beauté
: tu auras des joues roses, un visage charmant, des yeux brillants
; en un mot, il n'y aura dans ta personne, rien qui soit inférieur
à ce que je possède moi-même, ton ami. Oui,
l'Amour t'ornera d'une parure incomparable ; et ce que je te
dis maintenant, tu ne pourras le comprendre clairement que le
jour où il te sera donné de jouir de l'union parfaite
avec moi.
[187]
Thérèse : Mon cher petit frère,
est-ce que tu es content, est-ce que tu es joyeux ? Combien
de baisers le petit Jésus t'a-t-il donné déjà
? Comme il est beau, le petit Jésus. Est-ce que tu l'aimes,
cher petit frère ? De te voir joyeux, c’est aussi
une grande joie pour moi ; mais ce qui me réjouit encore
davantage, c'est d'entendre le petit Jésus m'appeler
ta sœur aînée. Petit frère, quand je
te vois joyeux, mon cœur partage aussi ta joie ; en voyant
ton sourire s'épanouir comme une jolie fleur, je voudrais
le cueillir, je voudrais le photographier, et te le montrer
ensuite quand revient la souffrance, pour te faire au moins
esquisser un sourire.
[190]
Jésus : Si je te laissais toujours dans
la joie, prodiguant à ton cœur des marques de tendresse,
tu en viendrais certainement à faire peu attention à
ces faveurs. En mangeant continuellement du bonbon, l'habitude
t'en ferait oublier même la douceur. N'est-ce pas, petit
Marcel ? De plus, vu que tu es la mère des âmes,
tu as besoin de lait spirituel pour nourrir tes enfants. Je
te propose donc une méthode qui te permettra de produire
beaucoup de ce lait spirituel et d'y ajouter des substances
toniques. Cette méthode consiste à manger tout
ce que je te présente d'amer. Si tu as le courage de
t'imposer ce sacrifice, plus tard, tes enfants seront beaucoup
plus forts et plus robustes. As-tu compris, Marcel ? Je suis
certain que tu n'as pas compris clairement ; tu comprends au
moins que c'est au prix de beaucoup d'amertume et de souffrances
que tu pourras venir en aide à un grand nombre d'âmes.
[193-194]
Jésus : Marcel, je vais
t'apprendre maintenant comment "soupirer d'amour"
pour moi. Oh ! Marcel ! Soupirer d'amour pour moi, consiste
à envelopper chacun de tes soupirs de tout l'amour dont
tu es capable, pour me les offrir ensuite. Ces soupirs, s'envolant
vers moi, dégagent un parfum suave qui m'enivre et m'attire.
Je cherche alors l'endroit d'où me viennent ces soupirs,
et quand je l'ai trouvé, je me tourne dans cette direction
pour jouir de ce parfum qui m'attire de plus en plus près
de lui. Arrivé tout près, j'aperçois la
fleur au suave parfum, je m'empresse de la cueillir avec joie,
et je l'emporte pour m'amuser. Quand j'en ai assez de m'amuser,
je l'enferme au fond de mon cœur, de sorte que cette fleur
devra y reposer en paix durant l'éternité. Ô
Marcel, voilà que de simples soupirs d'amour pour moi
ont le pouvoir d'attirer mon cœur et de me rendre comme
hors de moi-même. Et si je considère la tige qui
a donné cette fleur odoriférante, je vois qu'elle
est elle-même toute imprégnée du même
parfum. Petit Marcel, que ne puis-je trouver [194] quantité
de fleurs exhalant un tel parfum.
[223-226]
Marcel : Ô petit Jésus, je t'aime
bien gros. Maintenant, je veux te poser une question. Comment
se fait-il que j'entende certains frères dire qu'ils
ont grand-peur de toi ? [224] Petit Jésus, quelle est
donc ta conduite à l'égard des autres âmes
pour qu'elles aient ainsi peur de toi ? Car si tu agissais avec
elles comme avec moi, je me demande qui pourrait encore avoir
peur de toi, puisque tu es si bon, si doux, ne trouvant de plaisir
qu'à aimer. Qu'il y ait encore des âmes qui ont
peur de toi, c'est là une chose que je trouve bien étrange.
Il ne t'est jamais arrivé de me gronder, et pourtant
il se trouve des âmes qui ont peur de toi. Serait-ce parce
que tu traites chaque âme de façon différente
? Dans ce cas, de quelle utilité seront pour les âmes
les paroles que j'écris ici ?
Jésus : Oui, Marcel c'est bien étrange.
Moi-même je trouve cela étrange, et je ne comprends
pas pourquoi bon nombre d'âmes ont ainsi peur de moi.
Elles ont tellement peur, qu'elles n'osent même pas ouvrir
la bouche pour m'adresser une parole d'amitié. Pourtant
je me comporte envers ces âmes tout comme envers toi-même.
Mais, Marcel, que cela ne t'étonne pas outre mesure ;
ce qui explique l'attitude de ces âmes, c'est qu’elles
n'ont pas assez d'amour pour moi, qu'elles ne veulent pas écouter
mes paroles, ni recevoir mes baisers. Si elles m'aimaient véritablement,
[225] elles n'auraient aucune raison d'avoir peur. En effet,
c'est uniquement parce qu'elles comparent mon amour à
celui des créatures terrestres, qu'elles craignent de
la sorte. Si, au contraire, elles se servaient du regard de
la foi pour sonder la profondeur de mon amour, il est certain
que leur crainte s'évanouirait. Et pour être encore
plus précis, Marcel, tu entends bien : on a peur, parce
qu'on veut bien avoir peur, car je ne fais rien qui soit de
nature à effrayer qui que ce soit. Et si jamais mon amour
voulait semer la terreur parmi les hommes,... il ne mériterait
plus le nom “d’Amour”. Si en présence
de l'amour ces âmes continuent de craindre, c'est que
pour elles, mon amour n'est pas l'amour... Ma conduite envers
toutes les âmes est la même qu'envers toi, Marcel
; je voudrais également leur donner mes baisers et leur
témoigner mon amour ; mais parce qu'elles ne cessent
d'avoir peur, je ne puis leur donner ces baisers, ni même
leur adresser une parole... Marcel, dis à ces âmes
de ma part la pensée que voici : "Ayez peur du péché,
mais n'ayez pas peur de Dieu". Il n'y a que les pécheurs
qui aient peur de Dieu ; mais ceux qui l'aiment vraiment ne
disent jamais avoir peur de lui. Quand j'exerce ma justice,
ce n'est pas pour punir les âmes qui m'aiment, mais seulement
celles qui ne m'aiment pas. Lorsque ces dernières affirment
avoir peur de Dieu, c'est qu'elles considèrent Dieu [226]
comme étant le péché.
Marcel : Petit Jésus, je ne comprends
absolument rien.
Jésus : Marcel, qui t'oblige à
comprendre ? Ignorant comme tu l'es, comment pourrais-tu comprendre
? Si déjà tu n'arrives pas à comprendre
ce que c'est que manquer à la pauvreté et se renoncer
soi-même, tu ne comprendras pas davantage ce que je viens
de dire. D'ailleurs, ce n'est pas pour toi que j'ai dit ces
paroles, mais bien pour les âmes qui ont peur de moi.
Puisque tu n'as pas peur de moi, il n'est pas nécessaire
que tu comprennes. Vu que tu m'aimes déjà, de
quoi aurais-tu peur, n'est-ce pas ? A la vie à la mort,
tu ne feras qu'aimer ; par conséquent, aucune raison
d'avoir peur. Ô Marcel, comme je t'aime. Je voudrais te
tenir toujours embrassé et te couvrir de baisers, et
cette volonté demeurera éternellement immuable.
Oui, Marcel, mon petit ami, je t'aimerai, je te donnerai des
baisers, je te presserai sur mon cœur, tu seras comblé
de délices. Ensuite, tout ce que tu voudras, je te l'accorderai
très volontiers... Marcel, que ton amour se fonde tout
entier avec le mien, et alors tu posséderas en propre
tout l'amour.
[231]
Thérèse : À propos, cher
petit frère, durant ce mois, n’oublie pas de prier
spécialement pour les prêtres de France, surtout
pour ceux qui en ce moment sont persécutés en
ton pays, le Vietnam. Bien que cela n’ait pas de conséquences
graves, il reste que c’est une épreuve très
pénible pour eux. Prie donc beaucoup afin qu’ils
ne se découragent jamais. Un temps viendra où
Jésus reviendra pour mettre fin à leurs souffrances.
Oh ! Prêtres de France, mes frères, soyez courageux
et redoublez d’effort... Sur cette terre, qui ne connaît
la souffrance et le mépris ? Vous surtout, mes frères,
ce n’est qu’au prix de durs sacrifices que vous
parviendrez à établir solidement en ce monde le
règne de l’amour de Jésus ; ce n’est
qu’au prix de durs sacrifices que vous réussirez
à plonger la terre entière dans le brasier de
l’Amour... Ô mes frères, il vous faudra souffrir
beaucoup car c’est à vous que l’amour de
Jésus veut bien confier l’expansion de son règne
par tout l’univers. Soyez fidèles et constants,
accueillant avec joie toutes les épreuves et, plus tard,
dans le royaume de l’amour, vous verrez le résultat
de vos travaux...
[234]
Jésus : Plus ta faiblesse est grande,
plus aussi l’amour te soutient. Et du fait que quelqu’un
reconnaît sa faiblesse, ce n’est pas pour moi une
raison de l’abandonner ; car l’essentiel, pour moi,
c’est qu’on m’aime d’un cœur sincère.
[242-243]
Marie : Marcel, mon enfant, écoute ce
que je te dis ici. Plus tard, quand tu seras au ciel, tu pourras
me glorifier de toutes les manières que tu voudras ;
mais rappelle-toi toujours que je t'ai assigné déjà
une mission particulière à remplir envers moi,
comme je te le disais hier... Allons, mon petit, je t'aime bien
gros, et toi, tu dois prier vraiment beaucoup pour les apôtres
de mon règne. La prière leur servira d'arme et
de nourriture ; et avant de les engager dans la bataille contre
l'enfer, il faut que je leur prépare cette arme et cette
nourriture qui seront plus tard à leur disposition. C'est
à toi que je confie cette mission que tu dois remplir
pendant que tu es encore sur la terre. Ensuite, quand tu seras
au ciel, je te confierai une autre mission.