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Dozulé Sulema Vassula
 
 

Ecrits

 

 

Extraits du Royaume

du Divin Fiat - tome 12


1er novembre 1899

Synthèse des révélations de Jésus à Luisa  Piccarreta

Alors que j'étais dans mon état habituel, je me suis soudainement trouvée hors de mon corps, à l'intérieur d'une église. Là, il y avait un prêtre qui célébrait le Sacrifice divin. Il pleurait amèrement et disait : « La colonne de mon Église n'a pas d'endroit où se reposer ! »
Pendant qu'il disait cela, j'ai vu une colonne dont le sommet touchait le ciel. À la base de cette colonne, se trouvaient des prêtres, des évêques, des cardinaux et d'autres dignitaires. Ils soutenaient la colonne. J'observais de très près. À ma surprise, j'ai vu que, parmi ces personnes, l'une était très faible, une autre à moitié putréfiée, une autre infirme, une autre couverte de boue. Très peu étaient en condition pour soutenir la colonne. En conséquence, cette pauvre colonne vacillait. Elle ne pouvait rester ferme à cause des coups qu'elle recevait au bas.
À son sommet se tenait le Saint-Père qui, avec des chaînes d'or et des rayons émanant de toute sa personne, faisait tout ce qu'il pouvait pour stabiliser la colonne et pour attacher et éclairer les personnes qui se trouvaient plus bas (bien que quelques-unes s'échappaient pour être plus libres de pourrir ou de devenir plus boueuses). Il s'efforçait aussi d'attacher et d'éclairer le monde entier.
Comme je regardais tout cela, le prêtre qui célébrait la messe (je pense que c'était Notre-Seigneur, mais je n'en suis pas sûre) m'appela près de lui et me dit :
« Ma fille, regarde dans quel piteux état se trouve mon Église ! Ces personnes mêmes qui devraient la soutenir, la démolissent. Ils la frappent et vont jusqu'à la diffamer. Le seul remède pour moi est de faire couler beaucoup de Sang pour en former comme un bain afin de pouvoir laver cette boue putride et guérir ces blessures profondes. Lorsque, par ce Sang, ces personnes seront guéries, fortifiées et belles, elles pourront être des instruments capables de maintenir mon Église stable et ferme.» Et il ajouta : «Je t'ai appelée pour te demander si tu veux être une victime et, ainsi, être une tutrice pour supporter cette colonne en ces temps si incorrigibles.»
En premier lieu, j'ai senti un frisson me traverser, car j'avais peur de ne pas avoir la force. Ensuite, je me suis offerte et je me suis vue entourée de plusieurs saints, anges et âmes du purgatoire qui, avec des fouets et d'autres instruments, me tourmentaient. Au début, j'ai eu peur. Par la suite, plus je souffrais, plus mon désir de souffrir augmentait, et je goûtais la souffrance comme un très doux nectar. Et il me vint cette pensée : « Qui sait ? Peut-être que ces douleurs seront un moyen de consumer ma vie et de m'amener à prendre mon dernier envol vers mon unique Bien ! »
Mais après avoir subi de dures souffrances, j'ai vu, à mon grand regret, que ces souffrances ne consumaient pas ma vie. Ô Dieu, quelle douleur de constater que cette fragile chair m'empêche de m'unir à mon éternel Bien !
Puis j'ai vu un massacre sanglant sur les gens qui étaient au bas de la colonne. Quelle horrible catastrophe ! Ceux qui ne furent pas victimes étaient très peu nombreux. L'audace des ennemis alla aussi loin que de tenter de tuer le Saint-Père !
Ensuite, il me sembla que ce sang versé et ces victimes constituaient le moyen de rendre forts ceux qui restaient, de telle manière qu'ils devinrent aptes à soutenir la colonne sans qu'elle vacille. Ah ! que d'heureux jours se levèrent par la suite ! Des jours de triomphe et de paix. La face de la terre sembla renouvelée. La colonne acquit son lustre et sa splendeur première. À distance, je salue ces heureux jours qui vont donner tant de gloire à l'Église et tant d'honneur à ce Dieu qui en est la tête !


16 octobre 1918
La “grande guerre” se termine. Jésus parle des nations belligérantes et de ce qui arrivera à la fin.

Je me sentais très affligée à cause de la privation de mon aimable Jésus. Mon esprit était profondément assombri par la pensée que tout en moi était le travail de ma fantaisie et de l’ennemi. Des rumeurs de paix et de triomphe couraient dans l’Italie et je me souvenais que mon doux Jésus m’avait dit que l’Italie serait humiliée. Quelle peine, quelle supplice me causait la pensée que toute ma vie avait été une duperie continuelle ! Je sentais que Jésus voulait me parler, mais je ne voulais pas l’entendre et je le rejetais. J’ai ainsi lutté pendant trois jours contre Jésus. Parfois, j’étais si exténuée que je n’avais plus la force de le rejeter et il me parlait. Tirant ma force de ses paroles, je lui disais : « Je ne veux rien entendre ! »
Finalement, Jésus entoura mon coeur de ses bras et me dit : « Calme-toi, calme-toi ; c’est moi, écoute-moi. Te souviens-tu que, dans les mois passés, quand tu pleurais avec moi sur la pauvre Italie, je t’ai dit : « Ma fille, qui perd gagne et qui gagne perd.» L’Italie et la France ont déjà été humiliées et elles le seront encore jusqu’à ce qu’elles soient purifiées et qu’elles me reviennent librement, volontairement et pacifiquement. Dans le triomphe apparent dont elles jouissent, elles subissent l’humiliation que non pas elles, mais des étrangers — pas même des européens — sont venu expulser l’ennemi. Aussi, si cela peut être appelé un triomphe — ce qui n’en est pas un —, il appartient aux étrangers.
« Mais cela n’est rien. Ils perdent plus que jamais, autant dans le domaine spirituel que dans le domaine temporel, parce que ces événements les disposent à commettre de plus grands crimes, à vivre des révolutions internes féroces, jusqu’à surpasser même la tragédie de la guerre. Ce que je te dis ne concerne pas seulement le temps présent, mais aussi le futur. Ce qui n’arrive pas maintenant arrivera plus tard. Si quelqu’un trouve cela difficile ou doute, cela signifie qu’il ne comprend pas ma manière de parler. Ma Parole est éternelle, comme je le suis moi-même.
« Je veux maintenant te dire quelque chose de consolant. L’Italie et la France perdent maintenant et l’Allemagne gagne. Toutes les nations ont leurs zones obscures et toutes méritent d’être humiliées et écrasées. Il y aura une agitation générale et de la confusion partout. Je vais renouveler le monde par l’épée, le feu et l’eau, avec des morts subites et des maladies contagieuses. Je ferai des choses nouvelles. Les nations deviendront une sorte de tour de Babel. Elles en arriveront à ne même plus se comprendre entre elles ; les gens se révolteront entre eux, ils ne voudront plus de rois. Tous seront humiliés. La vraie paix ne viendra que de moi. Et si tu les entends parler de paix, ce ne sera pas la vraie paix, mais seulement une paix apparente.
« Quand j’aurai tout purifié, je poserai mon doigt d’une manière surprenante et je donnerai la vraie paix. Toux ceux qui furent humiliés me reviendront. L’Allemagne sera catholique ; j’ai de grands desseins sur elle. L’Angleterre, la Russie et tous les pays où le sang a coulé retrouveront la foi et seront incorporés à mon Église. Ce sera un grand triomphe et une grande union chez les peuples. Par conséquent, prie. La patience est nécessaire parce que cela ne viendra pas bientôt, mais prendra du temps.»


16 novembre 1918
Les humiliations sont des fissures par lesquelles pénètre la lumière divine.


J’étais dans mon état habituel et mon doux Jésus vint brièvement. Il semblait souffrir d’une grande douleur au coeur. Demandant mon aide, il me dit : « Ma fille, quel déferlement de crimes en ces jours ! quel triomphe satanique ! La prospérité des impies en est le pire signe. La foi a disparu des nations qui restent captives comme à l’intérieur d’une sombre prison. Cependant, les humiliations causées par les impies sont autant de fentes à travers lesquelles passe la lumière, amenant les nations à entrer en elles-mêmes et à retrouver la foi. Les humiliations les rendront meilleures, plus que toute victoire ou conquête. Quels moments critiques elles traverseront ! L’enfer et les méchants sont consumés par la rage de poursuivre leurs complots et d’accomplir leurs actes pervers. Mes pauvres enfants ! Ma pauvre Église ! »


29 janvier 1919
Les trois grandes époques et les trois grands renouvellements du monde.


J’adorais les Plaies de mon Jésus béni et, à la fin, j’ai récité le Credo avec l’intention d’entrer dans l’immensité de la Divine Volonté où se trouvent les actions des créatures passées, présentes et futures, de même que les actions qu’elles auraient dû faire mais que, par négligence ou malice, elles n’ont pas faites. J’ai dit à Jésus : « Mon Jésus, mon Amour, j’entre dans ta Volonté et je veux, par ce Credo, faire les actes de foi que les créatures n’ont pas faits, réparer pour leurs doutes et donner à Dieu l’adoration qui lui est due en tant que Créateur.»
Pendant que je disais cela et diverses autres choses, j’ai senti mon intelligence se perdre dans la Divine Volonté et une lumière investir mon intellect, dans lequel j’ai pu voir mon doux Jésus. Cette lumière me parlait beaucoup. Mais qui pourrait tout dire ? Je sens que je vais m’exprimer confusément et ressens une extrême répugnance à le faire. Si l’obéissance était plus indulgente, elle ne m’imposerait pas de tels sacrifices. « Mais toi, ma Vie, donne-moi la force et ne laisse pas la pauvre ignorante que je suis toute seule ! »
Il me semble que Jésus m’a dit : « Ma fille bien-aimée, je veux te faire connaître l’ordre de ma Providence. À tous les deux mille ans, j’ai renouvelé le monde. À la fin du premier deux mille ans, je l’ai renouvelé par le déluge. À la fin du second deux mille ans, je l’ai renouvelé par ma venue sur la terre où j’ai manifesté mon Humanité. À travers elle, comme à travers un treillis, ma Divinité s’est laissé deviner. Les bons et les très saints des deux mille ans qui ont suivi cette venue ont vécu des fruits de mon Humanité et ont joui un peu de ma Divinité.
« Actuellement, nous sommes près de la fin de la troisième période de deux mille ans et il y aura un troisième renouveau. C’est là la raison de la confusion générale actuelle qui n’est rien d’autre que la préparation au troisième renouveau. Au second, j’ai manifesté ce que mon Humanité a fait et souffert, mais j’ai très peu fait connaître ce que ma Divinité y a fait.
« À ce troisième renouveau, après que la terre aura été purifiée et une grande partie de la génération présente détruite, je serai encore plus magnanime pour les créatures. Je réaliserai le renouveau en manifestant ce que ma Divinité a fait dans mon Humanité, comment ma Divine Volonté a travaillé de concert avec ma Volonté humaine, comment tout est lié en moi, comment j’ai refait toutes choses, comment chaque pensée des créatures fut refaite par moi et scellée par ma Divine Volonté.
« Mon Amour veut s’épancher en faisant connaître les excès que ma Divinité a faits dans mon Humanité en faveur des créatures, excès allant bien au-delà de ce qui a pu paraître extérieurement. C’est pourquoi je t’ai tant parlé de la vie dans ma Volonté, ce que je n’avais manifesté à personne auparavant. Au plus, ils ont connu l’ombre de ma Volonté, un aperçu des grâces et de la douceur qu’on éprouve en l’accomplissant. Mais, la pénétrer, embrasser son immensité, se multiplier avec moi et pénétrer partout, autant sur la terre que dans le Ciel et dans les coeurs, abandonner les voies humaines et travailler à la manière divine, cela n’est pas encore connu. Aussi, cela apparaîtra étrange à beaucoup. Quiconque n’a pas l’esprit ouvert à la lumière de la vérité n’y comprendra rien. Néanmoins, petit à petit, je montrerai la voie, manifestant une vérité à un moment, une autre à un autre, de manière à ce qu’on finisse par y comprendre quelque chose.
« La première manifestation de la vie dans ma Volonté se fit à travers mon Humanité. Celle-ci, accompagnée de ma Divinité, baigna dans la Volonté éternelle et s’empara de toutes les actions des créatures pour donner au Père, en leur nom, une gloire divine et donner à chacune de leurs actions la valeur, l’Amour et le baiser de la Volonté éternelle. Dans la sphère de la Volonté éternelle, j’ai vu tous les actes que les créatures auraient pu faire, mais n’ont pas faits, ainsi que leurs bonnes actions faites incorrectement; j’ai fait les choses qui ont été omises et refait celles qui ont été faites incorrectement. Les actions non accomplies ainsi que celles qui ne furent pas accomplies pour moi seul restent suspendues dans ma Volonté en attendant les créatures qui vivront dans ma Volonté pour qu’elles répètent à leur endroit tout ce que j’ai fait.
« Et je t’ai choisie comme maillon de jonction avec mon Humanité afin que ta volonté, ne faisant qu’un avec la mienne, répète mes actions. Sans cela, mon Amour ne saurait s’épancher totalement et je ne pourrais recevoir des créatures la gloire pour tout ce que ma Divinité a accompli à travers mon Humanité. En conséquence, la fin première de la Création ne serait pas atteinte — cette fin qui se trouve dans ma Volonté et qui doit y atteindre sa perfection — ; ce serait comme si j’avais versé tout mon Sang sans que personne ne l’ait su. Alors, qui m’aurait aimé ? Quel coeur aurait été ému ? Personne ! Dans aucun coeur mon Humanité n’aurait trouvé son fruit. »
Sur ces mots, je l’interrompis en lui disant : « Mon Amour, si vivre dans ta Divine Volonté résulte en tant de bien, pourquoi n’as-tu pas manifesté cette vérité avant ? »
Il poursuivit : « Ma fille, j’avais d’abord à faire connaître ce que mon Humanité a fait et souffert extérieurement pour préparer les âmes à connaître ce que ma Divinité a fait intérieurement. La créature est incapable de comprendre le sens de mes actes d’un seul coup et, par conséquent, je me manifeste petit à petit. Au maillon de jonction avec moi que tu es seront rattachés les maillons d’autres créatures. Ainsi, j’aurai une cohorte d’âmes vivant dans ma Volonté qui referont tous les actes des créatures ; j’aurai la gloire de toutes les actions en suspens faites seulement par moi, de même que celles faites par les créatures, cette gloire venant de la part de toutes les catégories de créatures: vierges, prêtres, laïques, chacun selon son statut.
« Ces âmes ne travailleront plus humainement mais, immergées dans ma Volonté, leurs actions se multiplieront pour tous d’une manière complètement divine. Je recevrai de la part des créatures la gloire divine pour tant de sacrements administrés et reçus d’une manière humaine, ou profanés, ou couverts de la boue des intérêts personnels, de même que pour tant de soi-disant bonnes actions qui me déshonorent plus qu’elles m’honorent. Je languis beaucoup après ce temps. Toi- même, prie et languis avec moi et ne détache pas ton maillon de jonction avec moi, toi, la première.»


3 mars 1919
Les créatures qui vivent dans la Divine Volonté sont dans un Éden divin.


Poursuivant dans mon état habituel, j’étais complètement immergée dans la Divine Volonté. Mon toujours aimable Jésus vint et, me pressant sur son Coeur, me dit :
« Tu es la fille première-née de ma Volonté. Comme tu m’es précieuse ! À tel point que j’ai préparé pour toi un Éden divin, contrairement à ce qu’il en fut pour tes premiers parents qui furent placés dans un Éden terrestre. Dans cet Éden terrestre, l’union entre les premiers parents était humaine ; ils pouvaient jouir des plus belles délices de la terre et, à certains moments, de ma présence. Dans l’Éden divin, l’union est divine ; tu y jouis des plus belle délices célestes et de ma présence autant que tu veux ; je suis ta vie et nous partagerons ensemble les douceurs, les joies et, si nécessaire, les souffrances.
« Dans l’Éden terrestre, l’ennemi a pu s’introduire et le premier péché fut commis. Dans l’Éden divin, l’entrée est fermée au démon, aux passions et aux faiblesses. Satan ne veut pas s’y montrer, sachant que ma Volonté le brûlerait plus que le feu de l’enfer ; la simple sensation de ma Volonté le met en déroute. D’autre part, les actions accomplies dans ma Volonté sont immenses, infinies et éternelles ; elles embrassent tout et tous ! »
Je l’interrompis en disant : « Mon Amour, plus tu me parles de la Divine Volonté, plus je me sens confuse et effrayée ; je vis une telle annihilation que je me sens détruite et totalement incapable de correspondre à tes desseins.» Plein de bonté, il reprit : « C’est ma Volonté qui détruit l’humain en toi et, plutôt que d’être effrayée, tu dois te jeter dans son immensité. Mes desseins sur toi sont grands, nobles et divins.
« L’oeuvre même de la Création se classe après la vie dans ma Volonté. Cette vie n’est pas humaine mais divine. Elle est le plus grand épanchement de mon Amour, cet Amour que je verse à torrents sur ceux qui m’aiment. Je t’appelle dans ma Volonté afin que ni toi ni ce qui t’appartient ne restent sans leur plein épanouissement. Ma fille, ne perturbe pas l’action de ton Jésus par tes craintes. Continue tes envols là où je t’appelle.»


21 mai 1919
Dans l’ère de la vie dans la Divine Volonté, les créatures procureront la gloire de Dieu au nom de toute la Création.


J’étais dans mon état habituel et mon petit esprit était perdu dans la sainte Volonté de Dieu. Sans que je sache comment, j’ai compris que l’homme ne donne pas à Dieu la gloire qu’il doit lui donner et je me sentais très amère à cause de cela. Voulant m’instruire et me consoler, mon doux Jésus me dit à travers une lumière intellectuelle :
« Ma fille, toutes mes oeuvres doivent être achevées. En conséquence, le dernier jour ne viendra pas avant que j’aie reçu des créatures tout l’honneur et toute la gloire attendus, tel qu’établi à l’origine. Ce que certaines créatures ne me donnent pas, d’autres me le procureront. Chez ces dernières, je doublerai les grâces que les premières avaient rejetées afin qu’elles soient en mesure de me donner une double portion de gloire et d’amour. À quelques-unes, en accord avec leurs dispositions, je donnerai les grâces que je donnerais normalement à dix ; à d’autres, les grâces que je donnerais à cent ; à d’autres, les grâces que je donnerais à mille ; à d’autres, les grâces que je donnerais à une ville, voire à une province ou même à un royaume tout entier. Et ces créatures m’aimeront et me rendront gloire pour dix, cent, mille, etc. De cette façon, ma gloire de la part de la Création sera complète.
« Quand je vois qu’en dépit de son bon vouloir, une créature n’arrive pas à faire ce que j’attends d’elle, je l’attire dans ma Volonté où elle découvre la vertu de multiplier une simple action autant de fois qu’elle le désire, ce qui lui permet de me donner toute la gloire, tout l’honneur et tout l’amour que les autres créatures se sont abstenues de me donner. C’est ainsi que je suis à préparer l’ère de la vie dans ma Volonté. En cette ère se réalisera tout ce que les générations passées n’ont pas fait concernant l’amour, la gloire et l’honneur que la Création me doit. Je donnerai aux créatures des grâces inouïes.
« Et à toi que j’appelle à vivre dans ma Volonté, je suggère la prière suivante : “Jésus, je dépose à tes pieds l’adoration et la sujétion de toute la famille humaine ; je dépose dans ton Coeur les “je t’aime” de tous ; je dépose sur tes lèvres mon baiser pour y sceller les baisers de toutes les créatures de toutes les générations ; je te serre dans mes bras pour que tu sois serré par les bras de toutes les créatures de toutes les générations. Je veux que te parvienne la gloire de tous les travaux de toutes les créatures.” À la suite de cette prière, je ressentirai en toi l’adoration, les “je t’aime”, les baisers, etc. de toute la famille humaine. Comment alors ne pas te donner l’amour, les baisers et les grâces prévus pour les autres !
« Sache, ma fille, que ce que la créature fait sur la terre constitue le capital qu’elle s’accumule pour le Ciel. Si elle fait peu, elle aura peu; si elle fait beaucoup elle aura beaucoup. Si une créature m’a aimé et glorifié pour dix, elle aura dix fois plus de contentement et de gloire et elle sera aimée dix fois plus par moi. Si une personne m’a aimé et glorifié pour cent ou pour mille, elle goûtera le contentement, l’amour et la gloire pour cent ou pour mille. C’est ainsi que je donnerai à la Création tout ce que j’avais prévu lui donner et que, réciproquement, la Création me donnera tout ce que j’avais prévu recevoir d’elle. Par conséquent, ma gloire sera complète.»


8 octobre 1919
Fruits de la confiance en Jésus.


Poursuivant dans mon état habituel de souffrances et de privations, je passais mon temps avec mon doux Jésus, complètement abandonnée à lui et presque silencieuse, comme un petit enfant. Se montrant en mon intérieur, il me dit :
« Ma fille, la confiance en moi est comme un nuage de lumière dans lequel l’âme reste si bien enveloppée que toute crainte, tout doute et toute faiblesse ont disparu. Cette confiance remplit l’âme d’un pur amour et la rend si osée qu’elle s’attache à mon sein et s’abreuve de mon lait ; elle ne veut plus d’autre nourriture. Si rien ne vient de mon sein, ce que je permets pour que la confiance augmente au maximum, l’âme ne se décourage pas. Au contraire, elle s’acharne, frappe sa tête contre ma poitrine alors que je souris intérieurement et la laisse faire.
« L’âme confiante est mon sourire et mon amusement. Celui qui a confiance en moi m’aime et croit que je suis riche, puissant et grand. Par contre, celui qui n’a pas confiance en moi, ne m’aime pas vraiment ; il me déshonore et croit que je suis pauvre, faible et petit. Quel affront il me fait ! »


1er janvier 1920
Chaque action faite dans la Divine Volonté se transforme en une hostie éternelle.


Je me trouvais dans mon état habituel. Venant de mon intérieur, mon aimable Jésus se montra tout baigné de larmes. Même ses vêtements et ses mains très sacrées étaient baignés de larmes. Cette vue me plongea dans un profond chagrin. J’en fus secouée. Il me dit : « Ma fille, quels bouleversements connaîtra le monde ! Les châtiments déferleront plus douloureux qu’avant, si bien que je ne cesserai de pleurer sur le triste sort du monde.»
Il ajouta : « Ma Volonté est comme un cercle ; celui qui y entre est pris au piège de sorte qu’il ne peut plus trouver le moyen d’en sortir. Tout ce qu’il y fait reste fixé au point éternel et se répand dans le cercle de l’éternité.»
Il ajouta encore : « Sais-tu de quoi est fait le vêtement de celui qui vit dans ma Volonté ? Il n’est pas fait d’or, mais de la plus pure lumière. Il est comme un miroir montrant à tout le Ciel les actions de cette âme. Il est orné de plusieurs miroirs et, dans chacun d’eux, on peut me voir entièrement. Ainsi, de partout où on regarde l’âme, de l’arrière, de l’avant, du côté gauche ou du côté droit, on me voit multiplié autant de fois que l’âme a fait d’actions dans ma Volonté. Je ne pourrais pas donner un plus beau vêtement à cette âme. Ce vêtement est la distinction exclusive des âmes vivant dans ma Volonté.»
Ces paroles me laissèrent un peu perplexe. Jésus ajouta : « Pourquoi doutes-tu ? La même chose ne se produit-elle pas concernant les hosties sacramentelles ? S’il y a un millier d’hosties, il y aura un millier de Jésus qui se communiqueront à un millier d’âmes ; s’il y a une centaine d’hosties, il n’y a qu’une centaine de Jésus qui ne se donneront qu’à une centaine d’âmes. Par chaque action faite dans ma Volonté, l’âme m’encercle et me scelle à l’intérieur de sa volonté.
« Les actes faits dans ma Volonté sont des hosties éternelles dont les espèces ne sont pas sujettes à être consommées (contrairement à ce qu’il en est pour les hosties sacramentelles, où ma vie sacramentelle cesse dès que les espèces sacramentelles sont consommées). Dans les hosties de ma Volonté, il n’y a pas de farine ou d’autre matière ; leur substance est ma Volonté éternelle unie à la volonté de la créature qui, fondue dans la mienne, est devenue éternelle ; ces deux volontés ne sont pas sujettes à être consommées.
« Qu’y a-t-il de surprenant à ce que la totalité de ma personne soit multipliée autant de fois qu’il y a d’actions faites dans ma Volonté ? Pour chacune de ces actions, je suis scellé dans l’âme et l’âme est scellée en moi. Ce sont là des prodiges de ma Volonté. N’est-ce pas assez pour t’enlever tout doute.»

 
 
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