Alors que j'étais dans mon état
habituel, je me suis soudainement trouvée hors de mon
corps, à l'intérieur d'une église. Là,
il y avait un prêtre qui célébrait le Sacrifice
divin. Il pleurait amèrement et disait : « La colonne
de mon Église n'a pas d'endroit où se reposer
! »
Pendant qu'il disait cela, j'ai vu une colonne dont le sommet
touchait le ciel. À la base de cette colonne, se trouvaient
des prêtres, des évêques, des cardinaux et
d'autres dignitaires. Ils soutenaient la colonne. J'observais
de très près. À ma surprise, j'ai vu que,
parmi ces personnes, l'une était très faible,
une autre à moitié putréfiée, une
autre infirme, une autre couverte de boue. Très peu étaient
en condition pour soutenir la colonne. En conséquence,
cette pauvre colonne vacillait. Elle ne pouvait rester ferme
à cause des coups qu'elle recevait au bas.
À son sommet se tenait le Saint-Père qui, avec
des chaînes d'or et des rayons émanant de toute
sa personne, faisait tout ce qu'il pouvait pour stabiliser la
colonne et pour attacher et éclairer les personnes qui
se trouvaient plus bas (bien que quelques-unes s'échappaient
pour être plus libres de pourrir ou de devenir plus boueuses).
Il s'efforçait aussi d'attacher et d'éclairer
le monde entier.
Comme je regardais tout cela, le prêtre qui célébrait
la messe (je pense que c'était Notre-Seigneur, mais je
n'en suis pas sûre) m'appela près de lui et me
dit :
« Ma fille, regarde dans quel piteux état se trouve
mon Église ! Ces personnes mêmes qui devraient
la soutenir, la démolissent. Ils la frappent et vont
jusqu'à la diffamer. Le seul remède pour moi est
de faire couler beaucoup de Sang pour en former comme un bain
afin de pouvoir laver cette boue putride et guérir ces
blessures profondes. Lorsque, par ce Sang, ces personnes seront
guéries, fortifiées et belles, elles pourront
être des instruments capables de maintenir mon Église
stable et ferme.» Et il ajouta : «Je t'ai appelée
pour te demander si tu veux être une victime et, ainsi,
être une tutrice pour supporter cette colonne en ces temps
si incorrigibles.»
En premier lieu, j'ai senti un frisson me traverser, car j'avais
peur de ne pas avoir la force. Ensuite, je me suis offerte et
je me suis vue entourée de plusieurs saints, anges et
âmes du purgatoire qui, avec des fouets et d'autres instruments,
me tourmentaient. Au début, j'ai eu peur. Par la suite,
plus je souffrais, plus mon désir de souffrir augmentait,
et je goûtais la souffrance comme un très doux
nectar. Et il me vint cette pensée : « Qui sait
? Peut-être que ces douleurs seront un moyen de consumer
ma vie et de m'amener à prendre mon dernier envol vers
mon unique Bien ! »
Mais après avoir subi de dures souffrances, j'ai vu,
à mon grand regret, que ces souffrances ne consumaient
pas ma vie. Ô Dieu, quelle douleur de constater que cette
fragile chair m'empêche de m'unir à mon éternel
Bien !
Puis j'ai vu un massacre sanglant sur les gens qui étaient
au bas de la colonne. Quelle horrible catastrophe ! Ceux qui
ne furent pas victimes étaient très peu nombreux.
L'audace des ennemis alla aussi loin que de tenter de tuer le
Saint-Père !
Ensuite, il me sembla que ce sang versé et ces victimes
constituaient le moyen de rendre forts ceux qui restaient, de
telle manière qu'ils devinrent aptes à soutenir
la colonne sans qu'elle vacille. Ah ! que d'heureux jours se
levèrent par la suite ! Des jours de triomphe et de paix.
La face de la terre sembla renouvelée. La colonne acquit
son lustre et sa splendeur première. À distance,
je salue ces heureux jours qui vont donner tant de gloire à
l'Église et tant d'honneur à ce Dieu qui en est
la tête !
16 octobre 1918
La “grande guerre” se termine. Jésus
parle des nations belligérantes et de ce qui arrivera
à la fin.
Je me sentais très affligée à cause de
la privation de mon aimable Jésus. Mon esprit était
profondément assombri par la pensée que tout en
moi était le travail de ma fantaisie et de l’ennemi.
Des rumeurs de paix et de triomphe couraient dans l’Italie
et je me souvenais que mon doux Jésus m’avait dit
que l’Italie serait humiliée. Quelle peine, quelle
supplice me causait la pensée que toute ma vie avait
été une duperie continuelle ! Je sentais que Jésus
voulait me parler, mais je ne voulais pas l’entendre et
je le rejetais. J’ai ainsi lutté pendant trois
jours contre Jésus. Parfois, j’étais si
exténuée que je n’avais plus la force de
le rejeter et il me parlait. Tirant ma force de ses paroles,
je lui disais : « Je ne veux rien entendre ! »
Finalement, Jésus entoura mon coeur de ses bras et me
dit : « Calme-toi, calme-toi ; c’est moi, écoute-moi.
Te souviens-tu que, dans les mois passés, quand tu pleurais
avec moi sur la pauvre Italie, je t’ai dit : « Ma
fille, qui perd gagne et qui gagne perd.» L’Italie
et la France ont déjà été humiliées
et elles le seront encore jusqu’à ce qu’elles
soient purifiées et qu’elles me reviennent librement,
volontairement et pacifiquement. Dans le triomphe apparent dont
elles jouissent, elles subissent l’humiliation que non
pas elles, mais des étrangers — pas même
des européens — sont venu expulser l’ennemi.
Aussi, si cela peut être appelé un triomphe —
ce qui n’en est pas un —, il appartient aux étrangers.
« Mais cela n’est rien. Ils perdent plus que jamais,
autant dans le domaine spirituel que dans le domaine temporel,
parce que ces événements les disposent à
commettre de plus grands crimes, à vivre des révolutions
internes féroces, jusqu’à surpasser même
la tragédie de la guerre. Ce que je te dis ne concerne
pas seulement le temps présent, mais aussi le futur.
Ce qui n’arrive pas maintenant arrivera plus tard. Si
quelqu’un trouve cela difficile ou doute, cela signifie
qu’il ne comprend pas ma manière de parler. Ma
Parole est éternelle, comme je le suis moi-même.
« Je veux maintenant te dire quelque chose de consolant.
L’Italie et la France perdent maintenant et l’Allemagne
gagne. Toutes les nations ont leurs zones obscures et toutes
méritent d’être humiliées et écrasées.
Il y aura une agitation générale et de la confusion
partout. Je vais renouveler le monde par l’épée,
le feu et l’eau, avec des morts subites et des maladies
contagieuses. Je ferai des choses nouvelles. Les nations deviendront
une sorte de tour de Babel. Elles en arriveront à ne
même plus se comprendre entre elles ; les gens se révolteront
entre eux, ils ne voudront plus de rois. Tous seront humiliés.
La vraie paix ne viendra que de moi. Et si tu les entends parler
de paix, ce ne sera pas la vraie paix, mais seulement une paix
apparente.
« Quand j’aurai tout purifié, je poserai
mon doigt d’une manière surprenante et je donnerai
la vraie paix. Toux ceux qui furent humiliés me reviendront.
L’Allemagne sera catholique ; j’ai de grands desseins
sur elle. L’Angleterre, la Russie et tous les pays où
le sang a coulé retrouveront la foi et seront incorporés
à mon Église. Ce sera un grand triomphe et une
grande union chez les peuples. Par conséquent, prie.
La patience est nécessaire parce que cela ne viendra
pas bientôt, mais prendra du temps.»
16 novembre 1918
Les humiliations sont des fissures par lesquelles pénètre
la lumière divine.
J’étais dans mon état habituel et mon doux
Jésus vint brièvement. Il semblait souffrir d’une
grande douleur au coeur. Demandant mon aide, il me dit : «
Ma fille, quel déferlement de crimes en ces jours ! quel
triomphe satanique ! La prospérité des impies
en est le pire signe. La foi a disparu des nations qui restent
captives comme à l’intérieur d’une
sombre prison. Cependant, les humiliations causées par
les impies sont autant de fentes à travers lesquelles
passe la lumière, amenant les nations à entrer
en elles-mêmes et à retrouver la foi. Les humiliations
les rendront meilleures, plus que toute victoire ou conquête.
Quels moments critiques elles traverseront ! L’enfer et
les méchants sont consumés par la rage de poursuivre
leurs complots et d’accomplir leurs actes pervers. Mes
pauvres enfants ! Ma pauvre Église ! »
29 janvier 1919
Les trois grandes époques et les trois grands renouvellements
du monde.
J’adorais les Plaies de mon Jésus béni et,
à la fin, j’ai récité le Credo avec
l’intention d’entrer dans l’immensité
de la Divine Volonté où se trouvent les actions
des créatures passées, présentes et futures,
de même que les actions qu’elles auraient dû
faire mais que, par négligence ou malice, elles n’ont
pas faites. J’ai dit à Jésus : « Mon
Jésus, mon Amour, j’entre dans ta Volonté
et je veux, par ce Credo, faire les actes de foi que les créatures
n’ont pas faits, réparer pour leurs doutes et donner
à Dieu l’adoration qui lui est due en tant que
Créateur.»
Pendant que je disais cela et diverses autres choses, j’ai
senti mon intelligence se perdre dans la Divine Volonté
et une lumière investir mon intellect, dans lequel j’ai
pu voir mon doux Jésus. Cette lumière me parlait
beaucoup. Mais qui pourrait tout dire ? Je sens que je vais
m’exprimer confusément et ressens une extrême
répugnance à le faire. Si l’obéissance
était plus indulgente, elle ne m’imposerait pas
de tels sacrifices. « Mais toi, ma Vie, donne-moi la force
et ne laisse pas la pauvre ignorante que je suis toute seule
! »
Il me semble que Jésus m’a dit : « Ma fille
bien-aimée, je veux te faire connaître l’ordre
de ma Providence. À tous les deux mille ans, j’ai
renouvelé le monde. À la fin du premier deux mille
ans, je l’ai renouvelé par le déluge. À
la fin du second deux mille ans, je l’ai renouvelé
par ma venue sur la terre où j’ai manifesté
mon Humanité. À travers elle, comme à travers
un treillis, ma Divinité s’est laissé deviner.
Les bons et les très saints des deux mille ans qui ont
suivi cette venue ont vécu des fruits de mon Humanité
et ont joui un peu de ma Divinité.
« Actuellement, nous sommes près de la fin de la
troisième période de deux mille ans et il y aura
un troisième renouveau. C’est là la raison
de la confusion générale actuelle qui n’est
rien d’autre que la préparation au troisième
renouveau. Au second, j’ai manifesté ce que mon
Humanité a fait et souffert, mais j’ai très
peu fait connaître ce que ma Divinité y a fait.
« À ce troisième renouveau, après
que la terre aura été purifiée et une grande
partie de la génération présente détruite,
je serai encore plus magnanime pour les créatures. Je
réaliserai le renouveau en manifestant ce que ma Divinité
a fait dans mon Humanité, comment ma Divine Volonté
a travaillé de concert avec ma Volonté humaine,
comment tout est lié en moi, comment j’ai refait
toutes choses, comment chaque pensée des créatures
fut refaite par moi et scellée par ma Divine Volonté.
« Mon Amour veut s’épancher en faisant connaître
les excès que ma Divinité a faits dans mon Humanité
en faveur des créatures, excès allant bien au-delà
de ce qui a pu paraître extérieurement. C’est
pourquoi je t’ai tant parlé de la vie dans ma Volonté,
ce que je n’avais manifesté à personne auparavant.
Au plus, ils ont connu l’ombre de ma Volonté, un
aperçu des grâces et de la douceur qu’on
éprouve en l’accomplissant. Mais, la pénétrer,
embrasser son immensité, se multiplier avec moi et pénétrer
partout, autant sur la terre que dans le Ciel et dans les coeurs,
abandonner les voies humaines et travailler à la manière
divine, cela n’est pas encore connu. Aussi, cela apparaîtra
étrange à beaucoup. Quiconque n’a pas l’esprit
ouvert à la lumière de la vérité
n’y comprendra rien. Néanmoins, petit à
petit, je montrerai la voie, manifestant une vérité
à un moment, une autre à un autre, de manière
à ce qu’on finisse par y comprendre quelque chose.
« La première manifestation de la vie dans ma Volonté
se fit à travers mon Humanité. Celle-ci, accompagnée
de ma Divinité, baigna dans la Volonté éternelle
et s’empara de toutes les actions des créatures
pour donner au Père, en leur nom, une gloire divine et
donner à chacune de leurs actions la valeur, l’Amour
et le baiser de la Volonté éternelle. Dans la
sphère de la Volonté éternelle, j’ai
vu tous les actes que les créatures auraient pu faire,
mais n’ont pas faits, ainsi que leurs bonnes actions faites
incorrectement; j’ai fait les choses qui ont été
omises et refait celles qui ont été faites incorrectement.
Les actions non accomplies ainsi que celles qui ne furent pas
accomplies pour moi seul restent suspendues dans ma Volonté
en attendant les créatures qui vivront dans ma Volonté
pour qu’elles répètent à leur endroit
tout ce que j’ai fait.
« Et je t’ai choisie comme maillon de jonction avec
mon Humanité afin que ta volonté, ne faisant qu’un
avec la mienne, répète mes actions. Sans cela,
mon Amour ne saurait s’épancher totalement et je
ne pourrais recevoir des créatures la gloire pour tout
ce que ma Divinité a accompli à travers mon Humanité.
En conséquence, la fin première de la Création
ne serait pas atteinte — cette fin qui se trouve dans
ma Volonté et qui doit y atteindre sa perfection —
; ce serait comme si j’avais versé tout mon Sang
sans que personne ne l’ait su. Alors, qui m’aurait
aimé ? Quel coeur aurait été ému
? Personne ! Dans aucun coeur mon Humanité n’aurait
trouvé son fruit. »
Sur ces mots, je l’interrompis en lui disant : «
Mon Amour, si vivre dans ta Divine Volonté résulte
en tant de bien, pourquoi n’as-tu pas manifesté
cette vérité avant ? »
Il poursuivit : « Ma fille, j’avais d’abord
à faire connaître ce que mon Humanité a
fait et souffert extérieurement pour préparer
les âmes à connaître ce que ma Divinité
a fait intérieurement. La créature est incapable
de comprendre le sens de mes actes d’un seul coup et,
par conséquent, je me manifeste petit à petit.
Au maillon de jonction avec moi que tu es seront rattachés
les maillons d’autres créatures. Ainsi, j’aurai
une cohorte d’âmes vivant dans ma Volonté
qui referont tous les actes des créatures ; j’aurai
la gloire de toutes les actions en suspens faites seulement
par moi, de même que celles faites par les créatures,
cette gloire venant de la part de toutes les catégories
de créatures: vierges, prêtres, laïques, chacun
selon son statut.
« Ces âmes ne travailleront plus humainement mais,
immergées dans ma Volonté, leurs actions se multiplieront
pour tous d’une manière complètement divine.
Je recevrai de la part des créatures la gloire divine
pour tant de sacrements administrés et reçus d’une
manière humaine, ou profanés, ou couverts de la
boue des intérêts personnels, de même que
pour tant de soi-disant bonnes actions qui me déshonorent
plus qu’elles m’honorent. Je languis beaucoup après
ce temps. Toi- même, prie et languis avec moi et ne détache
pas ton maillon de jonction avec moi, toi, la première.»
3 mars 1919
Les créatures qui vivent dans la Divine Volonté
sont dans un Éden divin.
Poursuivant dans mon état habituel, j’étais
complètement immergée dans la Divine Volonté.
Mon toujours aimable Jésus vint et, me pressant sur son
Coeur, me dit :
« Tu es la fille première-née de ma Volonté.
Comme tu m’es précieuse ! À tel point que
j’ai préparé pour toi un Éden divin,
contrairement à ce qu’il en fut pour tes premiers
parents qui furent placés dans un Éden terrestre.
Dans cet Éden terrestre, l’union entre les premiers
parents était humaine ; ils pouvaient jouir des plus
belles délices de la terre et, à certains moments,
de ma présence. Dans l’Éden divin, l’union
est divine ; tu y jouis des plus belle délices célestes
et de ma présence autant que tu veux ; je suis ta vie
et nous partagerons ensemble les douceurs, les joies et, si
nécessaire, les souffrances.
« Dans l’Éden terrestre, l’ennemi a
pu s’introduire et le premier péché fut
commis. Dans l’Éden divin, l’entrée
est fermée au démon, aux passions et aux faiblesses.
Satan ne veut pas s’y montrer, sachant que ma Volonté
le brûlerait plus que le feu de l’enfer ; la simple
sensation de ma Volonté le met en déroute. D’autre
part, les actions accomplies dans ma Volonté sont immenses,
infinies et éternelles ; elles embrassent tout et tous
! »
Je l’interrompis en disant : « Mon Amour, plus tu
me parles de la Divine Volonté, plus je me sens confuse
et effrayée ; je vis une telle annihilation que je me
sens détruite et totalement incapable de correspondre
à tes desseins.» Plein de bonté, il reprit
: « C’est ma Volonté qui détruit l’humain
en toi et, plutôt que d’être effrayée,
tu dois te jeter dans son immensité. Mes desseins sur
toi sont grands, nobles et divins.
« L’oeuvre même de la Création se classe
après la vie dans ma Volonté. Cette vie n’est
pas humaine mais divine. Elle est le plus grand épanchement
de mon Amour, cet Amour que je verse à torrents sur ceux
qui m’aiment. Je t’appelle dans ma Volonté
afin que ni toi ni ce qui t’appartient ne restent sans
leur plein épanouissement. Ma fille, ne perturbe pas
l’action de ton Jésus par tes craintes. Continue
tes envols là où je t’appelle.»
21 mai 1919
Dans l’ère de la vie dans la Divine Volonté,
les créatures procureront la gloire de Dieu au nom de
toute la Création.
J’étais dans mon état habituel et mon petit
esprit était perdu dans la sainte Volonté de Dieu.
Sans que je sache comment, j’ai compris que l’homme
ne donne pas à Dieu la gloire qu’il doit lui donner
et je me sentais très amère à cause de
cela. Voulant m’instruire et me consoler, mon doux Jésus
me dit à travers une lumière intellectuelle :
« Ma fille, toutes mes oeuvres doivent être achevées.
En conséquence, le dernier jour ne viendra pas avant
que j’aie reçu des créatures tout l’honneur
et toute la gloire attendus, tel qu’établi à
l’origine. Ce que certaines créatures ne me donnent
pas, d’autres me le procureront. Chez ces dernières,
je doublerai les grâces que les premières avaient
rejetées afin qu’elles soient en mesure de me donner
une double portion de gloire et d’amour. À quelques-unes,
en accord avec leurs dispositions, je donnerai les grâces
que je donnerais normalement à dix ; à d’autres,
les grâces que je donnerais à cent ; à d’autres,
les grâces que je donnerais à mille ; à
d’autres, les grâces que je donnerais à une
ville, voire à une province ou même à un
royaume tout entier. Et ces créatures m’aimeront
et me rendront gloire pour dix, cent, mille, etc. De cette façon,
ma gloire de la part de la Création sera complète.
« Quand je vois qu’en dépit de son bon vouloir,
une créature n’arrive pas à faire ce que
j’attends d’elle, je l’attire dans ma Volonté
où elle découvre la vertu de multiplier une simple
action autant de fois qu’elle le désire, ce qui
lui permet de me donner toute la gloire, tout l’honneur
et tout l’amour que les autres créatures se sont
abstenues de me donner. C’est ainsi que je suis à
préparer l’ère de la vie dans ma Volonté.
En cette ère se réalisera tout ce que les générations
passées n’ont pas fait concernant l’amour,
la gloire et l’honneur que la Création me doit.
Je donnerai aux créatures des grâces inouïes.
« Et à toi que j’appelle à vivre dans
ma Volonté, je suggère la prière suivante
: “Jésus, je dépose à tes pieds l’adoration
et la sujétion de toute la famille humaine ; je dépose
dans ton Coeur les “je t’aime” de tous ; je
dépose sur tes lèvres mon baiser pour y sceller
les baisers de toutes les créatures de toutes les générations
; je te serre dans mes bras pour que tu sois serré par
les bras de toutes les créatures de toutes les générations.
Je veux que te parvienne la gloire de tous les travaux de toutes
les créatures.” À la suite de cette prière,
je ressentirai en toi l’adoration, les “je t’aime”,
les baisers, etc. de toute la famille humaine. Comment alors
ne pas te donner l’amour, les baisers et les grâces
prévus pour les autres !
« Sache, ma fille, que ce que la créature fait
sur la terre constitue le capital qu’elle s’accumule
pour le Ciel. Si elle fait peu, elle aura peu; si elle fait
beaucoup elle aura beaucoup. Si une créature m’a
aimé et glorifié pour dix, elle aura dix fois
plus de contentement et de gloire et elle sera aimée
dix fois plus par moi. Si une personne m’a aimé
et glorifié pour cent ou pour mille, elle goûtera
le contentement, l’amour et la gloire pour cent ou pour
mille. C’est ainsi que je donnerai à la Création
tout ce que j’avais prévu lui donner et que, réciproquement,
la Création me donnera tout ce que j’avais prévu
recevoir d’elle. Par conséquent, ma gloire sera
complète.»
8 octobre 1919
Fruits de la confiance en Jésus.
Poursuivant dans mon état habituel de souffrances et
de privations, je passais mon temps avec mon doux Jésus,
complètement abandonnée à lui et presque
silencieuse, comme un petit enfant. Se montrant en mon intérieur,
il me dit :
« Ma fille, la confiance en moi est comme un nuage de
lumière dans lequel l’âme reste si bien enveloppée
que toute crainte, tout doute et toute faiblesse ont disparu.
Cette confiance remplit l’âme d’un pur amour
et la rend si osée qu’elle s’attache à
mon sein et s’abreuve de mon lait ; elle ne veut plus
d’autre nourriture. Si rien ne vient de mon sein, ce que
je permets pour que la confiance augmente au maximum, l’âme
ne se décourage pas. Au contraire, elle s’acharne,
frappe sa tête contre ma poitrine alors que je souris
intérieurement et la laisse faire.
« L’âme confiante est mon sourire et mon amusement.
Celui qui a confiance en moi m’aime et croit que je suis
riche, puissant et grand. Par contre, celui qui n’a pas
confiance en moi, ne m’aime pas vraiment ; il me déshonore
et croit que je suis pauvre, faible et petit. Quel affront il
me fait ! »
1er janvier 1920
Chaque action faite dans la Divine Volonté se transforme
en une hostie éternelle.
Je me trouvais dans mon état habituel. Venant de mon
intérieur, mon aimable Jésus se montra tout baigné
de larmes. Même ses vêtements et ses mains très
sacrées étaient baignés de larmes. Cette
vue me plongea dans un profond chagrin. J’en fus secouée.
Il me dit : « Ma fille, quels bouleversements connaîtra
le monde ! Les châtiments déferleront plus douloureux
qu’avant, si bien que je ne cesserai de pleurer sur le
triste sort du monde.»
Il ajouta : « Ma Volonté est comme un cercle ;
celui qui y entre est pris au piège de sorte qu’il
ne peut plus trouver le moyen d’en sortir. Tout ce qu’il
y fait reste fixé au point éternel et se répand
dans le cercle de l’éternité.»
Il ajouta encore : « Sais-tu de quoi est fait le vêtement
de celui qui vit dans ma Volonté ? Il n’est pas
fait d’or, mais de la plus pure lumière. Il est
comme un miroir montrant à tout le Ciel les actions de
cette âme. Il est orné de plusieurs miroirs et,
dans chacun d’eux, on peut me voir entièrement.
Ainsi, de partout où on regarde l’âme, de
l’arrière, de l’avant, du côté
gauche ou du côté droit, on me voit multiplié
autant de fois que l’âme a fait d’actions
dans ma Volonté. Je ne pourrais pas donner un plus beau
vêtement à cette âme. Ce vêtement est
la distinction exclusive des âmes vivant dans ma Volonté.»
Ces paroles me laissèrent un peu perplexe. Jésus
ajouta : « Pourquoi doutes-tu ? La même chose ne
se produit-elle pas concernant les hosties sacramentelles ?
S’il y a un millier d’hosties, il y aura un millier
de Jésus qui se communiqueront à un millier d’âmes
; s’il y a une centaine d’hosties, il n’y
a qu’une centaine de Jésus qui ne se donneront
qu’à une centaine d’âmes. Par chaque
action faite dans ma Volonté, l’âme m’encercle
et me scelle à l’intérieur de sa volonté.
« Les actes faits dans ma Volonté sont des hosties
éternelles dont les espèces ne sont pas sujettes
à être consommées (contrairement à
ce qu’il en est pour les hosties sacramentelles, où
ma vie sacramentelle cesse dès que les espèces
sacramentelles sont consommées). Dans les hosties de
ma Volonté, il n’y a pas de farine ou d’autre
matière ; leur substance est ma Volonté éternelle
unie à la volonté de la créature qui, fondue
dans la mienne, est devenue éternelle ; ces deux volontés
ne sont pas sujettes à être consommées.
« Qu’y a-t-il de surprenant à ce que la totalité
de ma personne soit multipliée autant de fois qu’il
y a d’actions faites dans ma Volonté ? Pour chacune
de ces actions, je suis scellé dans l’âme
et l’âme est scellée en moi. Ce sont là
des prodiges de ma Volonté. N’est-ce pas assez
pour t’enlever tout doute.»