15
janvier 1920
Quiconque veut aimer, réparer et se substituer à
tous, doit vivre dans la Divine Volonté.
Je me fondais totalement dans la Divine Volonté avec
l’intention de me substituer à chaque créature
pour présenter en son nom tout ce qu’elle doit
offrir à la Majesté Suprême. Pendant que
je faisais ainsi, je me disais : « Où puis-je trouver
assez d’amour pour le donner à mon doux Jésus
au nom de tous ? »
Jésus me dit intérieurement : « Ma fille,
dans ma Volonté, tu trouveras en surabondance l’amour
nécessaire pour remplacer celui que toutes les créatures
me doivent, car quiconque entre dans ma Volonté y trouve
des sources impétueuses où l’on peut puiser
tant que l’on veut sans jamais les épuiser le moindrement.
Il y a la fontaine de l’Amour qui, impétueusement,
jette ses vagues ; plus on y puise, plus elle augmente son débit.
Il y a la source de la beauté qui ne s’affadit
jamais ; elle émet des beautés toujours nouvelles.
Il y a aussi les fontaines de la sagesse, du bonheur, de la
bonté, de la puissance, de la miséricorde, de
la justice et de tous mes autres attributs.
« Chaque fontaine déborde chez ses voisines. Par
exemple, la fontaine de l’Amour remplit d’amour
la beauté, la sagesse, la puissance, etc. ; la fontaine
de la beauté donne de la beauté à l’amour,
à la sagesse, à la puissance, etc. Tout cela s’accomplit
avec une telle intensité que tout le Ciel en est ravi.
Ces diverses fontaines présentent une telle harmonie,
créent une telle joie et offrent un tel spectacle que
tous les bienheureux en sont enchantés et ne veulent
plus s’en détacher.
« Ainsi, ma fille, pour quiconque veut, au nom de tous,
aimer, réparer et se substituer à tous, il est
absolument nécessaire qu’il vive dans ma Volonté,
de laquelle tout jaillit, où les choses se multiplient
autant de fois que l’on veut et sont marquées de
l’empreinte divine. Cette empreinte forme les fontaines
dont les vagues s’élèvent au point de tout
inonder et de faire du bien à tous. Par conséquent,
reste toujours dans ma Volonté. C’est là
que je t’attends, là que je te veux. »
24 janvier 1920
Dieu créa l’homme pour qu’il lui tienne compagnie.
Poursuivant dans mon état habituel, je m’unissais
à Jésus, le priant de me tenir compagnie. Bougeant
en mon intérieur, il me dit : « Ma fille, si tu
savais à quel point j’aime la compagnie des créatures
! Quand j’ai créé l’homme, j’ai
dit : “Il n’est pas bon que l’homme soit seul,
créons une autre créature semblable à lui
pour lui tenir compagnie, afin qu’ils soient la joie l’un
de l’autre.” Avant de créer l’homme,
je me suis dit à moi-même des paroles semblables
: “Je ne veux pas être seul ; je veux des créatures
pour me tenir compagnie, pour que je puisse me réjouir
avec elles, pour qu’elles puissent partager mon bonheur.
Avec elles, je donnerai libre cours à mon Amour.”
C’est pour cela que j’ai fait les créatures
à ma ressemblance.
« Quand leur intelligence pense à moi, elles tiennent
compagnie à ma sagesse. Si leur regard se porte vers
moi ou vers les choses créées pour m’aimer,
je sens la compagnie de leur regard. Si leur langue prie ou
enseigne ce qui est bien, je sens la compagnie de leur voix.
Si leur coeur m’aime, je sens la compagnie de leur amour,
etc. Mais, si les créatures font l’opposé,
je me sens seul, comme un roi destitué. Hélas
! combien me laissent seul et m’ignorent ! »
8 mai 1920
Celui qui vit dans les hauteurs de la Divine Volonté
doit porter les souffrances de ceux qui “vivent en bas”.
Je continuais de me plaindre à propos de la privation
de Jésus. Je me plaignais aussi du fait qu’il me
prive de souffrances alors qu’il en donne abondamment
aux autres. Il vint en sortant de mon intérieur et, appuyant
sa tête sur mon épaule, il me dit tout affligé
:
« Ma fille, l’âme qui vit dans ma Volonté
vit dans les hauteurs et, de ce fait, elle voit mieux ce qui
se passe en bas. Elle doit participer aux décisions,
aux afflictions et à toute autre chose propre à
ceux qui vivent dans les hauteurs. Vois ce qui se passe dans
la vie familiale courante : seulement le père et la mère,
et parfois un fils plus âgé, participent aux décisions
et aux souffrances inhérentes à la vie familiale.
Quand la famille est dans les difficultés, les petits
enfants ne savent rien de cela. Plutôt, ils jouent et
vivent leur vie ordinaire.
« Il en va ainsi dans l’ordre de la grâce.
Ceux qui sont petits et qui grandissent encore vivent en bas.
Mais ceux qui vivent dans les hauteurs de ma Volonté
doivent soutenir ceux qui vivent en bas, voir les dangers qui
les guettent, les aider à prendre les bonnes décisions,
etc.
« Par conséquent, calme-toi. Nous aurons une vie
commune dans ma Volonté et, ensemble, nous participerons
aux difficultés et aux chagrins de la famille humaine.
Tu veilleras sur les grandes tempêtes qui se lèveront
et, pendant que ceux d’en bas joueront au milieu des dangers,
nous pleurerons sur leur infortune. »
24 mai 1920
Les actions faites dans la Divine Volonté sont des défenseurs
du trône divin, pas seulement dans le temps présent,
mais jusqu’à la fin des siècles.
Étant dans mon état habituel, mon toujours aimable
Jésus me dit : « Ma fille, les actions faites dans
ma Volonté dissolvent les actions humaines qui, transformées
en actions divines, s’élèvent dans le Ciel,
circulent en toutes les créatures et embrassent tous
les siècles. Ces actions demeurent en permanence dans
ma Volonté. Elles sont les défenseurs de mon trône
contre chaque offense des créatures et cela, non seulement
pour le temps présent, mais jusqu’à la fin
des siècles.
« Les actions faites dans ma Volonté ont la vertu
de se multiplier pour ma gloire suivant les besoins et les circonstances.
Quel sera le bonheur de l’âme quand, parvenue au
Ciel, elle verra que ses actions faites dans ma Volonté
sont devenues les défenseurs de mon trône en neutralisant
les offenses venant de la terre !
« Au Ciel, le bonheur de l’âme qui aura vécu
dans ma Volonté pendant qu’elle était sur
la terre sera différent de celui des autres bienheureux.
Les autres recevront de moi tout leur bonheur, alors que ces
âmes, non seulement recevront de moi leur bonheur, mais
elles auront leurs propres petites rivières de bonheur
puisées dans ma propre mer de bonheur.
« Pendant qu’elles vivaient sur la terre, ces âmes
formaient leurs propres rivières de bonheur à
partir de ma mer. Il est juste qu’au Ciel elles disposent
aussi de ces rivières de bonheur, lesquelles se déverseront
sur tous les bienheureux. Qu’elles sont belles ces rivières
prenant leur source dans la mer infinie de ma Divine Volonté
! Elles se versent en moi et je me verse en elles. Elles sont
un spectacle enchanteur devant lequel tous les bienheureux sont
extasiés.»
21 septembre 1920
Les actions accomplies dans la Divine Volonté sont scellées
en elle.
J’agissais dans la très sainte Volonté de
mon Jésus. Bougeant en moi, il me dit : « Ma fille,
les actions faites dans ma Volonté sont scellées
en elle. Par exemple, si l’âme prie dans ma Volonté,
sa prière est scellée dans ma Volonté ;
ainsi, l’âme reçoit le don de la prière,
c’est-à-dire qu’elle n’a plus d’effort
à faire pour prier. Celui qui a des yeux sains n’a
pas d’effort à faire pour voir ; il voit naturellement
les objets et en jouit. Mais, pour celui dont l’oeil est
malade, regarder lui demande beaucoup d’efforts.
« Si l’âme souffre dans ma Volonté,
elle sent en elle le don de la patience; si elle travaille dans
ma Volonté, elle sent en elle le don de travailler saintement.
Les actions scellées dans ma Volonté perdent leur
faiblesse et sont affranchies de leur aspect humain ; elles
sont imprégnées de vie divine.»
12 octobre 1920
Celui qui vit dans la Divine Volonté reçoit son
aide de Jésus uniquement, mais il donne son aide aux
autres.
Je me sentais accablée, seule et sans aucune espérance
de recevoir ne fût-ce qu’une parole d’aide
ou d’encouragement. Quand quelqu’un vient à
moi, même s’il s’agit d’une personne
sainte, il me semble que ce ne peut être que pour obtenir
de l’aide, du réconfort, ou pour se départir
de ses doutes. Mais, pour moi, rien !
Pendant que j’étais dans ces sentiments, mon toujours
aimable Jésus me dit : « Ma fille, celui qui vit
dans ma Volonté est dans la même condition que
moi. Si j’affirmais avoir besoin des créatures
— ce qui est impossible, puisque les créatures
ne peuvent aider leur Créateur —, ce serait comme
si le soleil demandait de la lumière et de la chaleur
à d’autres créatures. Que feraient celles-ci
? Confuses, elles diraient au soleil : “Quoi, tu nous
demandes de la lumière et de la chaleur, toi qui remplis
le monde et fécondes toute la terre par ta lumière
et ta chaleur ? Notre lumière s’évanouit
totalement devant toi ! C’est plutôt toi qui dois
nous donner ces choses.”
« Il en va ainsi pour celui qui vit dans ma Volonté.
Puisqu’il partage ma condition et que le soleil de ma
Volonté est en lui, il doit procurer lumière,
chaleur, aide, assurance et réconfort aux autres. Je
suis son seul aide et lui, à partir de ma Volonté,
il aide les autres.»
25 décembre 1920
La Mère céleste confirme Luisa dans tout son être.
La situation de Jésus nouveau-né dans la grotte
de Bethléem était moins sévère que
sa situation dans l’Eucharistie.
J’étais hors de mon corps et je prenais une longue
marche pendant laquelle je marchais un bout avec Jésus
et un bout avec ma Reine Maman. Quand Jésus disparaissait,
je me trouvais avec Maman et, quand elle disparaissait, je me
trouvais avec Jésus. Jésus et Marie étaient
très affables et me disaient beaucoup de choses. J’avais
tout oublié : mes souffrances et même mes privations.
Je pensais que je n’allais plus jamais perdre cette compagnie
enchanteresse. Oh ! comme il est facile d’oublier le mal
quand on est en face du bien !
À la fin de la marche, la céleste Maman me prit
dans ses bras. J’étais très petite. Elle
me dit : « Ma fille, je veux te renforcer en tout. »
Il me sembla que, de ses saintes mains, elle écrivait
sur mon front et y mettait un sceau ; de même, elle écrivit
sur mes yeux, ma bouche, mon coeur, mes mains et mes pieds en
mettant un sceau à chaque endroit.
Je voulais savoir ce qu’elle écrivait sur moi,
mais je n’arrivais pas à le lire. Cependant, sur
ma bouche, j’ai compris quelques lettres qui disaient
“annihilation de tout goût” et, immédiatement,
j’ai dit : « Merci, ô Maman, de m’enlever
tout goût qui n’est pas de Jésus.»
Je voulais comprendre le reste, mais ma Mère me dit :
« Il n’est pas nécessaire que tu le saches.
Aie confiance en moi ; j’ai fait le nécessaire.
» Elle me bénit et disparut, après quoi
je me retrouvai dans mon corps.
Plus tard, mon doux Jésus revint. Il était un
tendre petit bébé pleurant et grelottant de froid.
Il se jeta dans mes bras pour être réchauffé.
Je l’ai serré sur moi et je me suis fondue dans
sa Volonté afin de prendre les pensées de tous,
de les ajouter aux miennes et d’en entourer Jésus
grelottant. Je lui présentai aussi les adorations de
toutes les intelligences créées. Ensuite, je me
suis emparé des regards de tous et je les ai dirigés
vers Jésus pour le distraire de ses pleurs ; je m’emparai
également des bouches, des paroles et des voix de toutes
les créatures, afin que toutes le baisent pour qu’il
ne pleure plus et qu’il soit réchauffé par
leur haleine.
L’enfant Jésus cessa de pleurer puis, comme s’il
se sentait réchauffé, il me dit : « Ma fille,
as-tu compris ce qui me faisait trembler de froid et pleurer
? C’était l’abandon des créatures.
Tu les as toutes placées autour de moi et j’ai
senti que toutes me regardaient et m’embrassaient. C’est
ainsi que j’ai cessé de pleurer.
« Sache que ce que je souffre dans mon sacrement d’Amour
est plus dur encore que ce que je souffrais dans la crèche
en tant qu’enfant. La grotte, quoique froide, était
spacieuse ; j’y trouvais de l’air pour respirer.
L’hostie est froide elle aussi, mais elle est si petite
que j’y manque d’air. Dans la grotte, j’avais
une mangeoire et un peu de paille comme lit. Dans ma vie sacramentelle,
même la paille me manque et, pour lit, je n’ai qu’un
dur et froid métal.
« Dans la grotte, j’avais ma chère Maman
qui me prenait très souvent avec ses mains très
pures et me couvrait de ses chaleureux baisers afin de me réchauffer
et d’apaiser mes pleurs ; elle me nourrissait de son lait
très doux. Dans ma vie sacramentelle, c’est tout
l’opposé : je n’ai pas ma Maman et, si on
me prend, je ressens souvent la touche de mains indignes qui
sentent la terre et le fumier. Oh ! comme je sens leur puanteur
plus que le fumier que je sentais dans la grotte ! Plutôt
que de me couvrir de baisers, ils me couvrent d’actes
irrévérencieux ; plutôt que du lait, ils
me donnent l’amertume de leurs sacrilèges, de leur
indifférence et de leur froideur. Dans la grotte, saint
Joseph ne me privait jamais d’un peu de lumière
ou d’une petite lampe pendant la nuit. Dans le sacrement,
combien de fois je reste dans le noir, même la nuit !
« Oh ! comme ma situation sacramentelle est souffrante
! Combien de larmes cachées qui ne sont vues de personne
! Combien de gémissements qui ne sont pas entendus !
Si ma situation comme nourrisson te porte à la pitié,
combien devrais-tu être émue de pitié pour
ma situation sacramentelle.»
5 janvier 1921
Vivre dans la Divine Volonté consiste à mouler
sa vie dans celle de Jésus.
J’étais dans mon état habituel et je m’efforçais
de m’immerger dans la Divine Volonté. Sachant que
rien ne lui échappe, ni du passé, ni du présent,
ni du futur, je m’emparai de tout ce qui se trouve dans
cette Divine Volonté et, au nom de tous, j’offris
nos hommages, notre amour, nos réparations, etc. à
la Majesté Suprême. Bougeant en moi, mon toujours
aimable Jésus me dit :
« Ma fille, pour l’âme, la vraie manière
de vivre dans ma Volonté est de mouler sa vie dans la
mienne. Durant ma vie terrestre, je faisais voler dans ma Volonté
toutes mes actions, tant intérieures qu’extérieures.
Je faisais voler mes pensées au-dessus des pensées
des créatures. Mes pensées devenaient comme la
couronne de leurs pensées et offraient en leur nom les
hommages, l’adoration, l’amour et la réparation
à la Majesté du Père. Je faisais de même
avec mes regards, mes paroles, mes mouvements et mes pas.
« Pour vivre dans ma Volonté, l’âme
doit donner à ses pensées, à ses regards,
à ses paroles et à ses mouvements la forme de
mes propres pensées, regards, paroles et mouvements.
En faisant ainsi, l’âme perd sa forme humaine pour
acquérir la mienne. Elle donne des morts continuelles
à l’humain en elle pour le remplacer par du divin.
Sinon, la forme divine ne sera jamais réalisée
complètement en elle.
« Ma Volonté éternelle permet de tout trouver
et de tout accomplir. Elle réduit le passé et
le futur à un simple point dans lequel se trouvent tous
les coeurs, tous les esprits, tous les travaux des créatures.
En faisant sienne ma Volonté, l’âme fait
tout, satisfait pour tous, aime pour tous, fait du bien à
tous, comme si tous ne faisaient qu’un.
« Qui pourrait arriver à autant hors de ma Volonté
? Aucune vertu, aucun héroïsme, pas même le
martyre, ne peuvent se comparer à la vie dans ma Volonté.
Par conséquent, sois attentive et laisse ma Volonté
régner totalement en toi. »
7 janvier 1921
Le sourire de Jésus provoqué par les premiers
enfants de la Divine Volonté.
Comme je me trouvais dans mon état habituel, mon toujours
aimable Jésus vint et entoura mon cou de ses bras. Ensuite,
venant près de mon coeur et serrant sa poitrine avec
ses mains, il la pressa en direction de mon coeur et des ruisseaux
de lait en sortirent. Il remplit mon coeur de ce lait et me
dit :
« Ma fille, vois-tu combien je t’aime ? J’ai
rempli complètement ton coeur du lait de mes grâces
et de mon Amour afin que tout ce que tu diras et feras ne soit
rien d’autre qu’un déversement des grâces
et de l’Amour dont je t’ai remplie. Tu n’auras
qu’à placer ta volonté à la disposition
de ma Volonté et je ferai tout moi-même. Tu seras
le son de ma voix, la porteuse de ma Volonté, la destructrice
des vertus pratiquées de manière humaine et l’instigatrice
des vertus pratiquées de manière divine, lesquelles
sont situées à un point immense, éternel
et infini. » Ayant dit cela, il disparut.
Un peu plus tard, il revint et je me suis sentie complètement
annihilée en pensant à certaines choses qu’il
n’est pas nécessaire de dire ici. Mon affliction
était extrême et je me suis dit : « Comment
cela est-il possible ? Mon Jésus, ne le permets pas !
Peut-être en as-tu l’intention, mais ne passe pas
à la réalisation de ce sacrifice. Dans le dur
état où je me trouve, je n’espère
rien d’autre que de partir pour le Ciel. » Sortant
de mon intérieur, Jésus éclata en sanglots.
J’ai pu entendre résonner ces sanglots dans le
Ciel et sur la terre. Après ces sanglots, il esquissa
un sourire qui, tout comme ses sanglots, se répercuta
dans le Ciel et sur la terre.
Je fus ravie de ce sourire et mon doux Jésus me dit :
« Ma fille bien-aimée, à la suite du grand
chagrin que les créatures me donnent en ces temps si
tristes, assez pour me fair pleurer — et comme ce sont
des larmes d’un Dieu, elles résonnent dans le Ciel
et sur la terre —, un sourire apparaîtra qui remplira
de bonheur le Ciel et la terre. Ce sourire apparaîtra
sur mes lèvres quand je verrai les premiers fruits, les
premiers enfants de ma Volonté, ne vivant pas à
la manière humaine, mais à la manière divine.
Ils seront marqués du sceau de ma Volonté immense,
éternelle et infinie.
« Ce point éternel, qui ne se trouve présentement
que dans le Ciel, apparaîtra sur la terre et façonnera
les âmes par ses sources infinies, son action divine et
la multiplication des actes à partir d’un seul
acte. La Création, sortie de mon Fiat, sera parachevée
par ce même Fiat. Les enfants de ma Volonté accompliront
tout dans mon Fiat. Dans ce Fiat, ils me donneront, d’une
manière complète et au nom de tout et de tous,
l’amour, la gloire, les réparations, les actions
de grâces et les louanges. Ma fille, les choses reviendront
à leur origine. Tout est sortit de mon Fiat et, par ce
Fiat, tout me reviendra. Ils pourront être peu mais, par
mon Fiat, ils me donneront tout.»
10 janvier 1921
Le “fiat” de la Très Sainte Vierge. Jésus
veut un second “fiat”, celui de Luisa.
Je m’interrogeais sur ce qui est écrit plus haut
et je me disais : « Je ne sais pas ce que Jésus
veut de moi. Néanmoins, il sait combien je suis mauvaise
et bonne à rien. » Remuant en moi, il me dit :
« Ma fille, te souviens-tu, il y a quelques années,
je t’ai demandé si tu voulais vivre dans ma Volonté
et, le cas échéant, de prononcer ton “fiat”
dans ma Volonté. Et c’est ainsi que tu as fait.
Ton fiat est situé au centre de ma Volonté et
est entouré de mon immensité infinie. S’il
voulait en sortir, il pourrait difficilement trouver le chemin.
Aussi, je m’amuse de tes petites oppositions et de tes
manifestations de mécontentement.
« Tu es comme une personne qui, de par sa propre volonté,
se trouve dans les profondeurs de l’océan et qui,
voulant quitter ce lieu, ne voit que de l’eau tout autour
d’elle. Alors, voyant l’ennui que lui causerait
sa sortie et voulant demeurer tranquille et heureuse, elle s’enfonce
encore plus profondément dans l’océan. Ainsi,
ennuyée par l’embarras de sortir de ma Volonté
et voyant que tu en es incapable, liée que tu es par
ton propre fiat, tu t’enfonces encore davantage dans les
profondeurs de ma Volonté. Cela m’amuse. Crois-tu
que c’est une chose facile et simple de quitter ma Volonté
? Tu aurais à déplacer un point éternel.
Si tu savais ce que c’est que de déplacer un point
éternel, tu tremblerais de peur. »
Il ajouta : « J’ai demandé un premier fiat
dans ma Volonté à ma chère Maman. Oh !
la puissance de ce fiat dans ma Volonté ! Aussitôt
que le fiat de ma Mère rencontra le Fiat divin, ils devinrent
un. Mon Fiat éleva ma Mère, la divinisa, l’inonda
puis, sans aucune intervention humaine, elle conçut mon
Humanité. C’est seulement dans mon Fiat qu’elle
a pu concevoir mon Humanité. Mon Fiat lui communiqua
d’une manière divine l’immensité,
l’infinité et la fécondité et c’est
ainsi que l’Immense, l’Éternel et l’Infini
put être conçu en elle.
« Dès qu’elle eut dit son fiat, non seulement
prit-elle possession de moi, mais son être couvrit toutes
les créatures et toutes les choses créées.
Elle ressentit en elle la vie de toutes les créatures
et commença à agir comme Mère et Reine
de tous. Combien de prodiges comporta ce fiat de ma Mère
? Si je voulais te les raconter tous, tu ne finirais plus d’en
entendre parler !
« Puis, j’ai demandé un second fiat dans
ma Volonté. Quoique tremblante, tu l’as prononcé.
Ce fiat dans ma Volonté accomplira ses prodiges ; il
aura un accomplissement divin. Toi, suis-moi et enfonce-toi
plus profondément dans l’immense mer de ma Volonté
et je m’occuperai de tout le reste. Ma Mère ne
s’est pas interrogée sur la manière dont
je m’incarnerais en elle ; elle n’a que prononcé
son fiat et je me suis occupé de la manière de
m’incarner en elle. C’est ainsi que tu dois faire.
»
17 janvier 1921
Les trois fiats: le Fiat de la Création, le fiat de la
Vierge Marie relatif à la Rédemption et le fiat
de Luisa relatif au règne la Divine Volonté.
Je sentais mon pauvre esprit complètement immergé
dans l’immense mer de la Divine Volonté. Je percevais
l’empreinte du divin Fiat dans chaque chose créée.
J’ai perçu cette empreinte dans le soleil. Il me
semblait que le soleil nous transmettait l’Amour divin
qui darde, blesse et illumine. Sur les ailes de cette empreinte,
je me rendis vers l’Éternel en lui apportant, au
nom de toute la famille humaine, l’Amour divin qui darde,
blesse et illumine. Je lui ai dit : « C’est dans
ton Fiat que tu me donnes cet Amour qui darde, blesse et illumine,
et c’est dans ton Fiat que je te le retourne. »
J’ai ensuite regardé les étoiles et j’ai
perçu que, dans leur doux scintillement, elles transmettent
aux créatures un Amour pacifique, doux, caché
et compatissant dans la nuit du péché. Et moi,
à travers cette empreinte du divin Fiat, j’ai apporté
au trône de l’Éternel, au nom de tous, un
amour pacifique pour que règne la paix céleste
sur la terre, un amour doux comme celui des âmes amoureuses,
un amour caché comme celui des âmes effacées
et un amour humble comme celui des créatures qui reviennent
vers Dieu après le péché. Comment pourrais-je
rappeler tout ce que j’ai compris et dit en percevant
ces empreintes du divin Fiat dans la Création ? Ce serait
trop long et je m’arrête ici.