Ensuite,
mon doux Jésus prit mes mains dans les siennes et, les
serrant fortement, il me dit : « Ma fille, mon Fiat est
plein de vie ; mieux encore, il est vie. Toute vie et toute
chose proviennent de mon Fiat. La Création provient de
mon Fiat. Dans chaque chose créée, on peut voir
son empreinte. La Rédemption résulte du fiat de
ma chère Maman, prononcé dans ma Volonté,
et portant le même pouvoir que mon Fiat créateur.
Par conséquent, tout, dans la Rédemption, contient
l’empreinte du fiat de ma Mère.
« Même ma propre Humanité, mes pas, mes paroles
et mes travaux portent l’empreinte de son fiat. Mes souffrances,
mes blessures, mes épines, ma Croix et mon Sang portent
l’empreinte de son fiat, parce que les choses portent
l’empreinte de leur provenance. Mon origine dans le temps
porte l’empreinte du fiat de ma Mère Immaculée.
Ce fiat se retrouve dans chaque hostie sacramentelle. Si l’homme
renaît après le péché, si le nouveau-né
est baptisé, si le Ciel s’ouvre pour recevoir les
âmes, c’est par suite du fiat de ma Mère.
Oh ! la puissance de ce fiat !
« Je veux te dire maintenant pourquoi je t’ai demandé
ton fiat, ton oui dans ma Volonté. Le “Fiat Volontas
tua sicut in Coelo et in terra” (“que ta Volonté
soit faite sur la terre comme au Ciel”), que j’ai
enseigné et qui est récité depuis tant
de siècles par tant de générations, je
veux qu’il ait son total accomplissement. C’est
pourquoi j’ai voulu un autre fiat qui soit aussi investi
de la Puissance créatrice, un fiat qui s’élève
à chaque instant et se multiplie en tous. Je veux voir
dans une âme mon propre Fiat qui s’élève
jusqu’à mon trône et qui, par ma Puissance
créatrice, apporte à la terre la réalisation
du “que ta Volonté soit faite sur la terre comme
au Ciel.” »
Surprise et anéantie par ces propos, j’ai dit à
Jésus : « Jésus, que dis-tu ? Tu sais combien
je suis mauvaise et incapable de quoi que ce soit ! »
Il reprit : « Ma fille, c’est ma coutume de choisir
des âmes parmi les plus incapables et les plus pauvres
pour mes oeuvres les plus grandes. Même ma propre Mère
n’avait rien d’extraordinaire dans sa vie extérieure
: aucun miracle, aucun signe pour la distinguer des autres femmes.
Sa seule distinction était sa vertu parfaite, à
laquelle personne ne porta attention. Et si j’ai donné
la distinction des miracles à certains saints et que
j’en ai orné quelques-uns de mes Plaies, à
ma Mère, rien. Cependant, elle était le prodige
des prodiges, le miracle des miracles, la vraie et parfaite
crucifiée. Personne d’autre ne fut comme elle.
« J’agis habituellement comme un maître qui
a deux serviteurs. L’un semble être un géant
herculéen, capable de tout ; l’autre est petit
et incapable et il semble ne pas savoir faire quoi que ce soit.
Si le maître le garde, c’est plutôt par charité,
et aussi pour son amusement. Ayant à envoyer un million
de dollars quelque part, que fait-il ? Il appelle le petit,
l’incapable, et lui confie le gros montant, en se disant
: “Si je confie le magot au géant, tous le remarqueront
et les voleurs pourraient bien l’attaquer et le voler.
Et s’il devait se défendre avec sa force herculéenne,
il pourrait être blessé. Je sais qu’il est
capable, mais je veux le protéger ; je ne veux pas l’exposer
à un danger évident. D’un autre côté,
personne ne prêtera attention au petit, le connaissant
comme un parfait incapable. Personne ne pensera que je puisse
lui confier un montant aussi important. Aussi, il reviendra
de sa mission sain et sauf.”
« Le pauvre et incapable est étonné que
son maître lui fasse confiance alors qu’il aurait
pu se servir du géant et, tout tremblant et humble, il
va livrer le gros montant sans que personne ne daigne même
lui accorder un regard. Puis, il revient sain et sauf vers son
maître, plus humble et tremblant que jamais.
« C’est ainsi que je procède : plus le travail
à accomplir est grand, plus je choisis des âmes
pauvres et ignorantes, sans aucune apparence extérieure
pouvant attirer l’attention et les exposer. L’état
effacé de l’âme sert de précaution
de sécurité à mon entreprise. Les voleurs
remplis d’estime de soi et d’amour-propre ne feront
pas attention à elle, connaissant son incapacité.
Et elle, humble et tremblante, accomplit la mission que je lui
ai confiée, sachant bien qu’elle ne fait rien par
elle-même, mais que je fais tout à sa place. »
24 janvier 1921
Le troisième Fiat doit mener à leur achèvement
les Fiats de la Création et de la Rédemption.
Je me sentais anéantie en pensant à ce fiat et
mon aimable Jésus voulait augmenter encore ma confusion.
Il semblait vouloir s’amuser en me proposant des choses
surprenantes et carrément incroyables, prenant plaisir
à me confondre et à m’anéantir encore
davantage. Et, ce qui est pire, je suis contrainte, par l’obéissance
et pour mon plus grand tourment, à mettre cela par écrit.
Pendant que je priais, Jésus pencha sa tête sur
la mienne en tenant son front dans sa main. Une lumière
irradiait de son front. Il me dit : « Ma fille, le premier
Fiat, qui a trait à la Création, fut prononcé
sans l’intervention d’aucune créature. Pour
le second, qui a trait à la Rédemption, j’ai
voulu l’intervention d’une créature et ce
fut ma Mère qui fut choisie. Un troisième Fiat
est prévu pour l’achèvement des deux premiers
et, cette fois encore, une créature doit y participer.
Et c’est toi que j’ai choisie. Ce troisième
Fiat doit mener à leur achèvement les Fiats de
la Création et de la Rédemption. Il amènera
sur la terre la réalisation du “que ta Volonté
soit faite sur la terre comme au Ciel”. Les trois Fiats
sont inséparables, chacun complétant les deux
autres. Ils sont un reflet de la Très Sainte Trinité,
ne faisant qu’un et étant distincts entre eux.
« Mon Amour et ma gloire réclament ce troisième
Fiat. Ma Puissance créatrice dont sont issus les deux
premiers Fiats ne peut plus se contenir et veut que le troisième
Fiat s’avance pour compléter le travail déjà
fait. Autrement, les fruits de la Création et de la Rédemption
demeureront incomplets.»
En entendant ces mots, je ne fus pas seulement confuse, mais
littéralement assommée. Je me suis dit : «
Cela est-il possible ? Il y a tant d’autres personnes
! Et si c’est vraiment moi qu’il a choisie, je reconnais
bien la folie coutumière de mon Jésus. Alors,
que puis-je faire, confinée que je suis à un lit,
à demi infirme et tout à fait médiocre
? Puis-je faire face à la multiplicité et à
l’infinité des Fiats de la Création et de
la Rédemption ? Si ce troisième Fiat est comme
les deux premiers, je devrai courir avec eux, me multiplier
et m’entremêler avec eux. Jésus, pense à
ce que tu fais ; je ne suis vraiment pas la personne qu’il
te faut ! » Qui pourrait raconter tous les non-sens que
j’ai ainsi dits ?
Mon doux Jésus revint et me dit : « Ma fille, calme-toi.
Je choisis qui je veux. Tu dois savoir que le début de
la plupart de mes oeuvres se passe entre moi et une créature.
Par la suite, il y a développement, expansion. Qui fut
le premier spectateur du Fiat de ma Création ? Adam d’abord
et Ève ensuite. Ils n’étaient donc pas une
multitude ! Par la suite, avec les années, les multitudes
ont été les spectateurs de la Création.
« Dans le deuxième Fiat, ma Mère fut la
seule spectatrice. Même saint Joseph n’en sut rien.
Ma Mère était dans une condition semblable à
la tienne. La Puissance créatrice qu’elle ressentait
en elle était si grande que, toute confuse, elle ne trouvait
pas en elle la force d’en parler à quiconque. Si,
par la suite, saint Joseph apprit la chose, ce fut moi-même
qui la lui révéla. Plus tard, mon Humanité
se fit connaître davantage, mais pas à tous. Ce
second Fiat germa comme une semence dans le sein virginal de
Marie, y forma un épi apte à se multiplier et
à conduire à la lumière du jour cette grande
merveille.
« Il en ira ainsi pour le troisième Fiat. Il germera
en toi et l’épi s’y formera. Seulement le
prêtre le saura, puis quelques âmes ; ensuite ce
sera la diffusion. Il se diffusera en suivant le même
chemin que les Fiats de la Création et la Rédemption.
Plus tu te sentiras anéantie, plus l’épi
se développera et sera fécondé. Par conséquent,
sois attentive et fidèle. »
2 février 1921
Les trois Fiats ont la même valeur et la même puissance.
Étant dans mon état habituel, je m’immergeais
profondément dans la Divine Volonté en disant
à Jésus : « Mon Jésus, je voudrais
qu’il y ait en moi tant d’amour que je puisse compenser
pour les manques d’amour de toutes les générations
passées, présentes et futures. Mais où
trouver autant d’amour ? Comme ta Volonté comporte
la Force créatrice, en elle je le peux. En elle, je veux
créer assez d’amour pour égaler et même
surpasser tout l’amour que les créatures doivent
à leur Créateur.»
Ensuite, je me suis dit : « Que de sottises je suis en
train de raconter ! » Alors, bougeant en moi, mon doux
Jésus me dit : « Ma fille, bien sûr que dans
ma Volonté se trouve la Puissance créatrice. D’un
seul Fiat de ma Volonté sont sorties des millions d’étoiles.
Du fiat de ma Mère, duquel ma Rédemption tient
son origine, sont sorties pour les âmes des millions de
grâces, plus belles, plus brillantes et plus variées
que les étoiles. De plus, alors que les étoiles
sont fixes et ne se multiplient pas, les grâces se multiplient
à l’infini, courent sans cesse, attirent les créatures,
les rendent heureuses, les fortifient et leur communiquent la
vie. Ah ! si les créatures pouvaient percevoir l’aspect
surnaturel des choses, elles entendraient des harmonies si belles
et verraient un spectacle tellement enchanteur qu’elles
se croiraient rendues au Paradis.
« Le troisième Fiat doit lui aussi courir avec
les deux autres. Il doit se multiplier à l’infini,
produire autant de grâces qu’il y a d’étoiles
dans le ciel, de gouttes d’eau dans la mer, de choses
créées issues du Fiat de la Création.
« Les trois Fiats ont la même valeur et la même
puissance. Tu dois disparaître et ce sont les Fiats qui
agiront. Par conséquent, tu peux dire dans mon Fiat tout-puissant
: “Je veux créer autant d’amour, d’adoration
et de bénédictions et procurer autant de gloire
à mon Dieu qu’il faut pour compenser pour toutes
les créatures et toutes les choses.” Tes actes
rempliront le Ciel et la terre, se multiplieront en parallèle
avec les actes de la Création et celles de la Rédemption.
Tous ne feront qu’un.
« Ces choses peuvent paraître surprenantes et incroyables.
Ceux qui en doutent, c’est de mon Pouvoir créateur
qu’ils doutent. Quand on a compris que c’est moi
qui le veux, qui donne ce pouvoir, tous les doutes cessent.
Ne suis-je pas libre de faire ce que je veux et de donner à
qui je veux ? Toi, sois attentive ; je serai avec toi. Avec
ma Force créatrice, je serai ton ombre et j’accomplirai
ce que je veux. »
8 février 1921
Pendant que le monde veut l’évincer de la surface
de la terre, Jésus prépare une ère d’Amour,
celle de son troisième Fiat.
Ce matin, après avoir reçu la sainte communion,
j’ai entendu en moi mon toujours aimable Jésus
qui disait : « Ô monde inique, tu fais tout pour
m’évincer de la surface de la terre, pour me bannir
de la société, des écoles et des conversations.
Tu conspires pour démolir les temples et les autels,
pour détruire mon Église et tuer mes ministres.
De mon côté, je prépare pour toi une ère
d’Amour, l’ère de mon troisième Fiat.
Pendant que tu tenteras de me bannir, je viendrai par derrière
et par devant pour te confondre par l’Amour. Partout où
tu m’auras banni, j’érigerai mon trône
et je régnerai plus qu’avant et d’une manière
qui te surprendra, jusqu’à ce que tu tombes au
pied de mon trône, foudroyé par mon Amour.»
Il ajouta : « Ah ! ma fille, les créatures se précipitent
toujours plus dans le mal. Que de machinations elles ruminent
et de ruines elles préparent ! Elles iront jusqu’à
épuiser le mal lui-même. Mais, pendant qu’elles
poursuivront ainsi leur chemin, je verrai à ce que le
“que ta Volonté soit faite sur la terre comme au
Ciel” arrive à son complet accomplissement. Je
prépare l’ère du troisième Fiat dans
laquelle mon Amour se manifestera d’une manière
merveilleuse et complètement nouvelle. Oh ! oui ! je
vais confondre l’homme par l’Amour ! Quant à
toi, sois attentive. Je te veux avec moi pour préparer
cette céleste et divine ère d’Amour. Nous
y travaillerons la main dans la main.»
Ensuite, il s’approcha de ma bouche et, pendant qu’il
y envoyait son souffle tout-puissant, j’ai senti qu’une
nouvelle vie m’était infusée. Puis, il disparut.
16 février 1921
Pour entrer dans la Divine Volonté, il suffit de le vouloir.
Pendant que je réfléchissais sur la Divine Volonté,
mon doux Jésus me dit : « Ma fille, pour entrer
dans ma Volonté, il n’y a ni chemin, ni porte,
ni clé, parce que ma Volonté est partout. On la
trouve sous ses pieds, à droite, à gauche, au-dessus
de sa tête, absolument partout. Pour y accéder,
il suffit de le vouloir. Sans cette décision, même
si la volonté humaine se trouve dans ma Volonté,
elle n’en fait pas partie et ne jouit pas de ses effets
; elle s’y trouve comme une étrangère. Dès
l’instant que l’âme décide d’entrer
dans ma Volonté, elle se fond en moi et moi en elle ;
elle trouve tous mes biens à sa disposition : force,
lumière, aide, tout ce qu’elle veut. Il suffit
qu’elle le veuille et le tour est joué ; ma Volonté
prend charge de tout, donnant à l’âme tout
ce qui lui manque et qui puisse lui permettre de nager à
son aise dans l’océan infini de ma Volonté.
« C’est le contraire pour qui procède par
l’acquisition des vertus. Que d’efforts sont nécessaires,
que de combats, que de longs chemins à parcourir ! Et
quand il semble que la vertu sourit enfin à l’âme,
une passion un peu violente, une tentation, une rencontre fortuite
la ramène au point de départ.»
22 février 1921
Le troisième Fiat fera descendre tant de grâces
sur les créatures qu’elles retrouveront presque
leur état originel.
J’étais dans mon état habituel et mon doux
Jésus était complètement silencieux. Je
lui dis : « Mon Amour, pourquoi ne me dis-tu rien ? »
Il me répondit : « Ma fille, c’est mon habitude
de garder le silence après avoir parlé ; je veux
me reposer dans les paroles que j’ai dites, c’est-à-dire,
dans le travail sorti de moi. J’ai fait ainsi concernant
la Création. Après avoir dit “Fiat lux”
(“que la lumière soit”) et que la lumière
se fut manifestée, et avoir dit “Fiat” à
toutes les autres choses et qu’elles trouvèrent
l’existence, j’ai voulu me reposer. Ma lumière
éternelle se reposa dans la lumière venue dans
le temps ; mon Amour se reposa dans l’amour dont j’avais
investi la Création ; ma beauté se reposa dans
l’univers que j’avais modelé suivant ma propre
beauté ; ma sagesse et ma puissance se reposèrent
dans l’oeuvre que j’avais ordonnée avec tant
de sagesse et de puissance qu’en la regardant, je me suis
dit : “Comme elle est belle cette oeuvre sortie de moi
; je veux me reposer en elle !” Je fais de même
avec les âmes : après leur avoir parlé,
je me repose et jouis des effets de mes paroles.»
Ensuite, il dit : « Disons “Fiat” ensemble.»
Par suite de ce Fiat, le Ciel et la terre furent remplis d’adoration
à la Majesté Suprême. Il répéta
encore “Fiat” et, cette fois, le Sang et les Plaies
de Jésus se multiplièrent à l’infini.
Une troisième fois, il dit “Fiat” et ce Fiat
se multiplia dans toutes les volontés des créatures
pour les sanctifier. Après, il me dit : « Ma fille,
ces trois Fiats sont ceux de la Création, de la Rédemption
et de la Sanctification.»
Puis, il ajouta : « En créant l’homme, je
l’ai doté de trois puissances : son intelligence,
sa mémoire et sa volonté. Par mes trois Fiats,
je l’assiste dans sa montée vers son Dieu. Par
mon Fiat créateur, l’intellect de l’homme
est ravi en voyant toutes les choses que j’ai créées
pour lui et qui lui manifestent mon Amour. Par le Fiat de la
Rédemption, sa mémoire est touchée par
les excès de mon Amour manifesté à travers
tant de souffrances pour le délivrer de son état
de péché. Par mon troisième Fiat, mon Amour
pour l’homme veut se manifester encore davantage. Je veux
assaillir sa volonté en plaçant ma propre Volonté
comme soutien de la sienne. Et puisque ma Volonté le
supportera en toute chose, il sera presque incapable de s’en
échapper.
« Les générations ne prendront pas fin avant
que ma Volonté n’ait régné sur toute
la terre. Mes trois Fiats s’entremêleront et accompliront
la sanctification de l’homme. Le troisième Fiat
donnera à l’homme tant de grâces qu’il
reviendra presqu’à son état originel. Seulement
alors, quand je verrai l’homme tel qu’il est sorti
de moi, mon travail sera complété et je prendrai
mon repos perpétuel ! C’est par la vie dans ma
Volonté que l’homme sera restauré dans son
état originel. Sois attentive et aide-moi à compléter
la sanctification de la créature.»
En entendant ces choses, je lui ai dit : « Jésus,
mon Amour, je suis incapable de faire comme toi et comme tu
me l’as enseigné ; j’ai presque peur de recevoir
tes reproches si je ne fais pas bien ce que tu attends de moi.»
Toute bonté, Jésus me répondit : «
Je sais très bien que tu n’es pas capable de faire
parfaitement ce que je te demande, mais ce que tu ne peux pas
atteindre, je le ferai à ta place. Cependant, il est
nécessaire que je te séduise et que tu comprennes
bien ce que tu as à faire ; même si tu ne peux
pas tout faire, tu feras ce que tu peux. Ta volonté est
enchaînée à la mienne ; il suffira que tu
veuilles faire ce que je te demande ; je considérerai
cela comme si tu avais tout fait.»
Je repris : « Comment cette vie dans la Divine Volonté
pourra-t-elle être enseignée aux autres et qui
sera disposé à y adhérer ? » Il poursuivit
: « Ma fille, même si personne n’avait été
sauvé par ma descente sur la terre, la glorification
du Père aurait quand même été complète.
Pareillement, même si personne d’autre que toi ne
voulait recevoir le bien de ma Volonté — ce qui
ne sera pas le cas —, toi seule suffirais à me
donner la gloire complète que j’attends de toutes
les créatures.»
2 mars 1921
Jésus modifie ses attentes concernant Luisa en vue de
la préparation de l’ère de sa Volonté.
Me trouvant dans mon état habituel, mon toujours aimable
Jésus vint et me dit : « Ma fille, le troisième
Fiat, le “que ta Volonté soit faite sur la terre
comme au Ciel”, sera comme l’arc-en-ciel apparu
dans le ciel après le déluge et qui était
un signe de paix annonçant que le déluge était
terminé. Quand le troisième Fiat sera connu, les
âmes aimantes et désintéressées y
entreront pour y vivre. Elles seront comme des arcs-en-ciel
de paix qui réconcilieront le Ciel et la terre en écartant
le déluge des péchés qui inondait la terre.
« Mon “que ta Volonté soit faite” trouvera
son achèvement en ces âmes. Alors que le second
Fiat me fit descendre sur la terre pour que je vive parmi les
hommes, le troisième Fiat fera descendre ma Volonté
dans les âmes où elle régnera “sur
la terre comme au Ciel”.»
Voyant que j’étais triste à cause de ma
privation de lui, Jésus ajouta : « Ma fille, sois
consolée; viens dans ma Volonté. Je t’ai
choisie parmi des milliers et des milliers afin que ma Volonté
règne complètement en toi et que tu sois un arc-en-ciel
de paix qui, avec ses sept couleurs, attirera les autres à
vivre eux aussi dans ma Volonté. Laissons de côté
la terre. Jusqu’à maintenant, je te gardais avec
moi pour apaiser ma justice et empêcher que de plus sévères
châtiments s’abattent sur les hommes. Laissons maintenant
le courant d’iniquité des humains suivre sa course.
Je te veux avec moi, dans ma Volonté, pour préparer
l’ère de ma Volonté.
« Pendant que tu marcheras dans les chemins de ma Volonté,
l’arc-en-ciel de paix se dessinera en toi et tu deviendras
un maillon de connexion entre la Divine Volonté et la
volonté humaine. Par ce maillon, le règne de ma
Volonté connaîtra ses débuts sur la terre
en réponse à ma prière et à celle
de toute l’Église : “Que ton Règne
vienne et que ta Volonté soit faite sur la terre comme
au Ciel”.»
23 avril 1921
Dieu verra les actions des créatures à travers
celles des âmes vivant dans sa Volonté.
Je vis des jours très amers parce que mon toujours aimable
Jésus s’est presque totalement éclipsé.
Quel tourment ! Je sens mon esprit vagabonder dans la sphère
de la Divine Volonté afin de s’en emparer et de
la communiquer aux créatures pour qu’elles en fassent
leur vie. Mon esprit navigue entre la Divine Volonté
et les volontés humaines pour qu’elles ne fassent
qu’un.
Alors que j’étais au sommet de mon amertume, mon
aimable Jésus bougea faiblement en moi, serra mes mains
dans les siennes et me dit intérieurement : « Ma
fille, courage, je vais venir ! Ne t’occupe de rien d’autre
que de ma Volonté. Laissons la terre de côté
; ils finiront par se fatiguer du mal ; ils sèmeront
partout la terreur et les massacres, mais cela cessera et mon
Amour triomphera. Toi, plonge ta volonté dans la mienne
et, par tes actions, tu formeras comme un second ciel au-dessus
des têtes des créatures et je regarderai leurs
actions à travers tes actions divines — divines
parce qu’elles proviennent de ma Volonté. Tu forceras
ainsi ma Volonté éternelle à descendre
sur la terre pour triompher des misères de la volonté
humaine.
« Si tu veux que ma Volonté descende sur la terre
et que mon Amour triomphe, tu dois t’élever au-dessus
des contingences terrestres et agir toujours dans ma Volonté.
Alors, nous descendrons ensemble et nous assaillirons les créatures
avec ma Volonté et mon Amour ; nous les confondrons de
telle façon qu’elles seront incapables de résister.
Pour le moment, laissons-les faire ce qu’elles veulent.
Vis dans ma Volonté et sois patiente.»
26 avril 1921
La guerre que la Divine Volonté livrera aux créatures.
Pendant que je languissais dans mon état douloureux,
mon doux Jésus vint et, me tirant fortement vers lui,
me dit : « Ma fille, je te le répète, ne
t’attarde pas à la terre ! Laissons les créatures
faire ce qu’elles veulent. Elles veulent faire la guerre,
qu’il en soit ainsi. Quand elles seront fatiguées,
je ferai moi aussi ma guerre. Leur fatigue du mal, leurs désillusions
et leurs souffrances les disposeront à accepter ma guerre.
Ce sera une guerre d’Amour. Ma Volonté descendra
du Ciel au milieu des créatures. Tes actions faites dans
ma Volonté, de même que celles d’autres âmes
faites aussi dans ma Volonté, feront la guerre aux créatures,
une guerre non sanguinaire. Elles batailleront avec les armes
de l’Amour, apportant aux créatures des cadeaux,
des grâces et la paix. Elles donneront des choses si surprenantes
que les hommes en seront stupéfiés.
Ma Volonté, ma milice du Ciel, confondra les hommes avec
des armes divines ; elle les submergera, leur donnant la lumière
pour qu’ils voient les dons et la richesse avec lesquels
je veux les enrichir. Les actions faites dans ma Volonté,
portant en elles la Puissance créatrice, seront le nouveau
salut de l’homme et leur apporteront tous les biens du
Ciel sur la terre. Elles amèneront l’ère
nouvelle de l’Amour et son triomphe sur l’iniquité
humaine. Par conséquent, multiplie tes actions dans ma
Volonté afin de former les armes, les cadeaux et les
grâces qui descendront au milieu des créatures
et engageront la guerre d’Amour avec elles.»
Puis, d’un ton plus affligé, il ajouta : «
Ma fille, il m’arrivera ce qu’il arrive à
un pauvre père dont les enfants méchants, non
seulement l’offensent, mais veulent le tuer. Et s’ils
ne le font pas, c’est qu’ils ne le peuvent pas.
Si ces enfants veulent tuer leur propre père, ce n’est
pas étonnant qu’ils s’entretuent, que l’un
s’élève contre l’autre, qu’ils
s’appauvrissent mutuellement et qu’ils atteignent
l’état de moribonds. Et, ce qui est pire, ils ne
se souviennent même pas qu’ils ont un père.
« Et que fait le père ? Exilé par ses propres
enfants et pendant que ceux-ci se battent, se blessent l’un
l’autre et sont sur le point de mourir de faim, il travaille
fort pour acquérir de nouvelles richesses et des remèdes
pour ses enfants. Puis, quand il les verra presque perdus, il
ira au milieu d’eux pour les rendre riches, leur donner
des remèdes pour leurs blessures et leur apporter la
paix et le bonheur. Conquis par tant d’amour, ses enfants
s’attacheront à leur père dans une paix
durable et ils l’aimeront.
« La même chose va m’arriver. Par conséquent,
je te veux dans ma Volonté et je te veux au travail avec
moi pour acquérir les richesses à être données
aux créatures. Sois-moi fidèle et ne t’occupe
de rien d’autre.»