Cathédrale de Reims - 22 Août 2020

Témoignage de Jeannette Tissot (Pontarlier)

Pendant la messe, le ciel et la terre se rejoignent… Dieu a un plan pour la France. Nous sommes venus de loin, prier pour notre pays et demander l’intercession de tous ses Saints : Rémi, Saint Louis, Jeanne d’Arc, Clotilde, etc. qui aiment leur pays.
« JE donne des tâches à Mes Saints… JE les invite à entrer dans la vie de Mes Serviteurs et amis de la terre, et à éduquer et guider ceux que J’aime et que J’ai appelés à la gloire éternelle. La vie de mes saints au ciel est une vie de coopération… Ils distribuent les grâces aux âmes et interviennent avec un parfait amour dans la vie de leurs soeurs et de leurs frères qui marchent en pèlerins de la terre… Fais appel à mes Saints. Demande-leur de l’aide… Invoque ceux que JE te fais connaître… » (In Sinu Jesu - Journal d’un prêtre en prière - 30/01/2010) Nous retournerons à Reims en 2021 pour remercier !

Jeannette s’inscrit chaque année pour les 4 jours de rencontres-prières sur « les pas de Jeanne d’Arc », accompagnée de sa fille Françoise, de son mari, et de ses neveux Gilles et son épouse. À la fin de la messe, Jeannette, d’habitude si réservée, vient nous raconter avec assurance qu’un mystérieux visiteur s’est joint à notre groupe. Elle nous le décrit. Elle l’a vu là devant le pilier. Communion des Saints sur les pas des rois sacrés dans cette cathédrale, depuis le baptême de Clovis. Qui est ce personnage ? Un Saint, de sang royal, envoyé du Ciel, se serait-il joint à nous, nous honorant de sa présence ? Quelle Grâce !

Jeannette raconte :
« Le groupe de « Témoins » est au choeur de la cathédrale, devant le 2ème autel. Nous sommes installés en face de la porte de sortie. Les assistants avaient à leur gauche un pilier et moi, je me tenais à droite près des escaliers donnant dans le déambulatoire, tout près de la chapelle de Sainte Jeanne d’Arc. La messe commencée, mon regard est attiré par le pilier et devant celui-ci une statue bizarre qui ne me semble pas à sa place. Ici, toutes les statues sont blanches, celle-ci se distingue par son bel habit d’un beau rouge foncé et son bonnet est de la même teinte, ni barbe, ni chevelure, visage allongé et souriant, au menton fin, les yeux baissés, recueilli.

Je l’aperçois jusqu’à la taille à cause de la présence des pèlerins. De temps en temps, je jette un coup d’oeil, mais je suis là pour suivre la sainte messe du père Jean-Yves et non pour m’occuper d’une statue que je pourrai observer à loisir après la messe quand la place sera disponible. La messe terminée, les gens se dirigent vers la chapelle Ste Jeanne d’Arc. J’appelle ma fille pour venir admirer ma statue insolite : rien ! Plus rien ! Devant le pilier c’est le vide ! Je suis abasourdie ! Je cherche mon visiteur, il a bel et bien disparu ! »
Intrigués, nous voulons savoir quel personnage mystérieux nous a honorés de sa présence… Interrogée, Sylvie de la Croix, présente chaque année dans nos rencontres, nous donne une réponse le 7 Septembre, Jour de la fête de Saint Clodoald : St Cloud. Elle nous apprend que ce visiteur est le petit fils de Clovis et Sainte Clotilde, Saint Clodoald dont le nom s’est abrégé en Cloud qui signifie « illustre et redoutable ». Il a donné son nom à la ville et ses reliques sont honorées chaque année par une procession dans la ville.

En mourant, Clovis (481-511), le roi des Francs, laisse trois fils : Clodomir, Childebert, Clotaire. Lorsque meurt Clodomir (524) ses 3 fils sont confiés à leur grand-mère, Sainte Clotilde. Les 2 aînés, Théobald et Gonthier, avaient alors 10 et 7 ans. Le dernier, Clodoald n’en avait que 2. Les 2 oncles firent demander à Clotilde : « Les préfères-tu tondus ou morts ? »
À cette époque le port des cheveux longs était le privilège des princes mérovingiens ; autrement dit, la proposition consistait à les faire renoncer au trône de leur père ou à les tuer ! Clotilde ayant refusé le renoncement, les 2 oncles décidèrent de faire assassiner les enfants pour se partager l’héritage.
L’évêque et historien Saint Grégoire de Tours (538-594) écrit : « Clodoald avait échappé grâce à l’intervention de quelques hommes courageux qui allèrent cacher l’enfant dans un monastère ».

La Reine Clotilde quitta définitivement Paris pour terminer ses jours à Tours près du tombeau de Saint Martin (316 - 397). Clodoald se consacra au Seigneur, se coupa les cheveux de sa propre main en signe de renoncement à la dignité royale et au monde. Il se mit sous la conduite du pieux solitaire Séverin qui le revêtit de la robe monastique. Il choisit de s’engager sur la voie du pardon.
Le bruit de sa sainteté se répandit et ses vertus rayonnèrent au loin, au point que malgré ses réticences (il se serait enfui à Rocamadour), l’évêque de Paris Eusébe, l’ordonna prêtre en 550. Ses oncles assurés qu’il ne serait pas roi, lui donnèrent de grands biens qu’il distribua aux pauvres.
Il fonda une communauté installée dans un monastère. Il mourut le 7 septembre 560. Son tombeau devint vite un lieu de pèlerinage avec de nombreux miracles. Ses reliques se trouvent actuellement dans la chasse en bronze doré fabriquée pour la circonstance et placée dans l’autel de la chapelle de Saint Cloud à gauche en entrant dans l’église. Clodoald, premier Prince Français à être canonisé, illustre race de nos rois. Saint Clodoald, priez pour la France.