Ceux-ci,
considérant qu'il s'agissait d'un miracle, et partagés
entre l'étonnement et une joie profonde, remercièrent
la très Sainte Vierge. Plus tard, lorsque les parents amenèrent
la petite au Sanctuaire marial en pèlerinage de reconnaissance,
Bettina s'écria enapercevant la statue de la Vierge : "Voilà la Dame qui
m'a habillée".
Ainsi la vie de Mère Eugenia fut-elle, dès le début,
accompagnée par la présence de la Sainte Vierge. Ultérieurement
la Mère de Dieu l'a introduite dans le mystère de
la Très Sainte Trinité. Cette connaissance l'a marquée
profondément dans son âme. Maintenant elle sait de
quelle façon il faut réaliser l'Unité - si
cher que cela lui coûte.
"
Vierge Marie,
Mère de Jésus et ma Mère très douce
! Je mets toute ma vie entre Tes mains, en adorant toujours et en
toute chose la Divine Volonté du PÈRE : offre-la à
Jésus dans l'Amour du Saint Esprit, afin que tous puissent
arriver dans la Maison du PÈRE : finalement Une Seule
Famille dans la Béatitude éternelle, pour la Gloire
de Dieu, notre PÈRE. Je suis prête à
faire n'importe quel sacrifice afin qu'aucun des fils ne se perde.
Aide-moi Toi, ma Mère ! à vivre en vraie Fille (vrai
Fils) du PÈRE dans une fidélité totale au Saint
Evangile. Reine de l'Unité, prie pour nous !"
Son
grand-père, très pieux, guidait sa famille dans la
prière et donnait à tous des enseignements très
précieux, qui aidaient l'enfant à grandir religieusement.
Un jour, montrant le fleuve Adda, il lui dit : "Regarde l'eau,
elle coule et s'éloigne, si elle s'arrêtait, ce serait
un marécage d'eau putride. Il en est de même pour tes
souffrances, tes larmes et tes luttes : elles sont là et
passent, prends garde de ne pas les retenir, autrement tu deviendras
malheureuse. Tout passe, offre-les à Dieu et accepte chaque
jour sa Volonté. Ne regarde pas la personne qui t'apporte
la souffrance, prends-la de ses Mains, rien n'est dû au hasard
; Dieu suit ses créatures pas à pas. Lui, c'est sûr
qu'il nous aime, même si nous n'en comprenons pas le sens.
Courage, va toujours de l'avant et attends que la souffrance
passe." Elisabetta mit à profit les enseignements
de son cher grand-papa.
Aujourd'hui encore, elle répète ces mots évocateurs
: "J'attends que ça se passe et entre-temps,
je chante".
On dit aussi : "si la Mère Eugenia chante, c'est que
quelque chose ne va pas".
En 1927, à l'âge de vingt ans, après avoir passé
huit ans à travailler dans le tissage, elle décide
de se faire missionnaire, malgré tous les obstacles qu'elle
rencontre : "Me voici, je viens, ô PÈRE, pour
faire Ta Volonté !"
Elle entre à l'Institut missionnaire français «
Notre-Dame des Apôtres » qui faisait partie du diocèse
de Grenoble. C'est là qu'en 1932, elle a eu la grâce
extraordinaire de recevoir le Message du PÈRE Céleste
pour les hommes.
Au couvent elle éprouve, outre de nombreuses difficultés,
la déception. Certainement, on ne peut pas prétendre
qu'on est déjà des saints, seulement parce qu'on est
au couvent ; on devient saint en luttant et en se dépassant,
jour après jour, pour croître dans la Grâce de
Dieu. Elle a bien compris qu'il ne faut pas juger, qu'il faut rester
uni à Dieu, et se conformer aux règlements, sans chercher
à savoir si les autres s'y conforment eux-mêmes ; chacun
se trouve seul à répondre devant Dieu, de ses propres
responsabilités.
Elle est convaincue qu'elle doit regarder les autres pour être
charitable et les aider dans leurs besoins. Dieu lui en donnera
la force: "Courage, donc, et de l'avant !".
Très rapidement, elle est nommée, encore très
jeune, maîtresse des novices et, en 1935 - elle avait à
peine 28 ans - elle est élue Mère Générale.
Elle remplit cette fonction avec puissante énergie et amabilité
surhumaine pendant douze ans.
Elle agit comme quelqu'un qui a une confiance illimitée en
Dieu, se donnant sans compter pour aider les autres.
Ses connaissances scolaires se limitent aux trois premières
années élémentaires. Or maintenant, par sa
fonction, elle est obligée de gérer de nombreux problèmes
et de parler plusieurs langues ; sa confiance en Dieu est encore
plus forte et Dieu l'aide, lui donne la force nécessaire
pour continuer. Elle parle en latin avec les prêtres et écrit
plusieurs livres d'instruction religieuse.
En
Mission
Les
apparences sont trompeuses : qui aurait pu s'attendre à ce
qu'une petite Sœur si jeune et si mince puisse parvenir à
réaliser un travail aussi colossal et aussi semé d'embûches
? Grâce à un grand courage, à une grande ténacité,
à de grandes souffrances et beaucoup de combats acharnés,
elle a pu obtenir pour ses Sœurs respect et dignité dans
leur travail de missionnaires.
Il arriva, à cause du paternalisme exercé par d'autres
sur ses Sœurs, qu'on se crut en droit de les employer dans des rôles
inférieurs ; ce qui était vrai pour la plupart des
femmes de cette époque-là. Pour Mère
Eugenia d'ailleurs, tous les êtres humains sont égaux
devant Dieu, tous enfants du même PÈRE : ni la couleur,
ni la race, ni la classe sociale, ni le sexe ne peuvent rendre une
personne supérieure à une autre.
Dans l'accomplissement total de son devoir, elle est animée
d'une force et d'un courage exceptionnel, selon l'Évangile.
Mère
des Lépreux
Le seul
guide de toute sa ferveur est l'Amour de Dieu. Dans ses œuvres,
on peut vérifier cette impulsion : elle donne et se dépense
pour les autres sans compter, sans redouter les jugements et les
mises en garde que certains lui adressent. Son unique but est d'arriver
à l'accomplissement de la Volonté de Dieu, au cours
d'une vie vécue selon l'Évangile.
Il en fut ainsi quand, en 1939, elle se rendit en Afrique et rencontra
des lépreux, ravagés par la maladie, que l'on mettait
à l'écart en les cloîtrant sur une île,
de laquelle ils ne pouvaient pas s'échapper et on les abandonnait
ainsi à leur maladie, leur solitude et leur désespoir.
C'est près de cette île qu'un jour se posa l'hydravion
avec Mère Eugenia et ces maudits virent ainsi descendre du
ciel la "Missionnaire de la Charité".
Mère Eugenia en les rencontrant leur demande :
- Qu'est-ce que vous aimeriez ? Parlez librement, il y a qui vous
aime et voudrait vous aider.
Les pauvres gens regardaient l'étrangère, qui s'adressait
à eux, un peu étonnés mais sans méfiance.
- Aimeriez-vous habiter dans une petite ville tout à vous
?
- Sans remparts ?, risqua un jeune homme, défiguré
par la maladie.
- Sans remparts, bien entendu, répliqua Mère Eugenia.
- Mais ce n'est pas possible, la lèpre est contagieuse, il
nous faut vivre isolés. La mer nous tient prisonniers, personne
ne peut partir. Nous sommes condamnés à vivre et à
mourir seuls.
- Vous ne devez pas désespérer, je vous promets que
je reviendrai bientôt.
Et Mère Eugenia les touche avec ses mains, sans craindre
la maladie, pour les rassurer sur son amour pour eux.
Raoul Follereau raconte cet épisode dans son autobiographie.
« La seule vérité, c'est de s'aimer ».
Il raconte : "L'île Désirée, avec sa végétation
luxuriante, est faite pour le bonheur, le repos et la paix. Ce paradis
terrestre est pourtant un lieu d'enfer, car il est habité
par des êtres marqués des plus horribles souffrances..."
Mais comment faire pour améliorer la condition de ces hommes
et de ces femmes, pour qu'ils puissent vivre plus dignement, car
nombreuses et sévères étaient les contraintes
qu'imposaient alors les services sanitaires à tous les lépreux.
Malgré ces difficultés, Mère Eugenia
eut une idée: "On construira la ville des lépreux
en pleine forêt vierge ; ainsi ils pourront aller et venir
à leur gré. Dans la ville, ils auront vraiment
l'impression d'être libres ; une ville où ils ne seront
plus parqués comme des animaux; une ville où ils auront
droit à tout le respect et à la dignité
qu'ils méritent".
Tout cela paraît aujourd'hui simple et naturel, mais en 1939,
c'était un projet révolutionnaire, qu'on qualifia
plus d'une fois d'insensé ! Le Ministre d'État français,
à qui Mère Eugenia s'était adressée
pour être aidée dans ce projet, lui fit cette réponse
: "C'est un rêve, une utopie, une chimère ! On
ne bâtit pas une ville en pleine forêt. Vous êtes
une femme généreuse, bien sûr, mais votre charité
vous entraîne hors du possible..."
Aux
prises avec les médicaments
Mère
Eugenia avait mobilisé une multitude de personnes qui répondaient
avec générosité, mais il fallait, entre temps,
donner aux malades les premiers secours et il n'y avait pas de médicaments
contre la lèpre.
Elle était hantée par la pensée d'aider ces
pauvres lépreux, leurs corps délabrés tombant
en lambeaux. Elle semblait demander du secours à n'importe
qui, en regardant autour d'elle, le cœur brisé par la peine.
Elle trouva un jour une plante devant elle, c'était un chalmograd
; son regard fut attiré par les baies et elle ne perdit pas
son temps : "Vous pouvez m'aider, peut-être ? Mais oui,
vous servez à quelque chose si le Seigneur vous a créées,
aidez-moi !" Le cœur plein d'espoir, elle les transforme, en
les écrasant en une bouillie huileuse. Elle l'applique sur
les membres couverts de plaies et en arrête le développement.
La Mère Eugenia est vraiment imprévisible !
L'Institut Pasteur de Paris a perfectionné cette découverte
en donnant ainsi une nouvelle impulsion à la science pour
vaincre la lèpre.
De sa vie de missionnaire nous avons rappelé seulement quelques
épisodes ; tant pour se faire une idée de sa force,
de son courage, de son zèle pour le bien des autres, de sa
très grande confiance en Dieu, de la Parole de l'Évangile
vécu : "Vous êtes le sel de la terre... La lampe
allumée sur la bougie afin que tout le monde voie" (Mt
13,33 ; 5,13-15).
Mère
Eugenia lance R. Follereau en faveur des Lépreux
Mère
Eugenia confie sa préoccupation, d'une voix vibrante et indignée
à Raoul Follereau qui, à ce moment-là, est
caché dans leur couvent, fuyant les persécutions.
Elle lui dit : "En Europe, on fait la guerre, et là-bas
les êtres les plus pauvres au monde meurent de faim et de
misère noire, et nous jouons à la guerre ! Je veux
bâtir une ville où les lépreux seront traités
comme des hommes, avec tout le respect et la dignité qu'ils
méritent."
Follereau percevait dans la voix de la petite Sœur sa volonté
et son opiniâtreté ; il lui dit : "Ma Mère,
continuez votre travail, moi, je vais m'occuper de l'argent."
A partir de ce moment-là, il quitte le couvent avec courage
sans se préoccuper des persécutions.
Dix ans plus tard, en 1950, le village est prêt, grâce
à la bonne volonté de nombreuses personnes et à
la confiance que Mère Eugenia a su communiquer. Le
"rêve impossible" a été réalisé.
Le projet a pris une telle ampleur que le gouvernement a décidé
de transformer le village en "Institut National de la Lèpre
de la Côte d'Ivoire".
A travers Mère Eugenia, Adzopé devient un symbole
d'encouragement à ouvrir d'autres centres de soins pour ce
genre de malades. La France a accordé pour cette Œuvre fondée
par Mère Eugenia la Couronne Civique, décoration la
plus importante qu'elle donne pour des œuvres à caractère
social.
Dans une interview de Raoul Follereau sur Mère Eugenia, il
dit : "Pour Mère Eugenia, il a été assez
dit que le mot "impossible" n'existe pas..."
Charisme
de Mère Eugenia
En 1948,
encouragée par un Cardinal, Mère Eugenia est sortie
de la Congrégation pour fonder une nouvelle Œuvre Religieuse,
en espérant pouvoir faire davantage pour la connaissance
de l'immense Amour du PÈRE, et réaliser l'Unité
désirée par Jésus : "Père Saint,
que tous soient UN" (cf. Jn
17). Mais ce ne fut possible que 40 ans plus tard.
En 1988, suite à un grand calvaire, elle a reçu de
l'Église la reconnaissance de l'Œuvre : « Unitas
in Christo ad Patrem » qui continue à vivre
et animer l'esprit de Mère Eugenia.
Son charisme est celui de réaliser l'Unité tant désirée
par Jésus (cf. Jn
17). Une seule famille à la tête de laquelle
se trouve Dieu le Père.
Le PÈRE, bon, aimable, qui est toujours
avec nous.
Le PÈRE qui nous aime continuellement avec
tendresse.
Le PÈRE qui nous a tellement aimés
en nous donnant son Fils unique.
Pour la préparer à sa Mission, Dieu l'a comblée
de dons et de grâces extraordinaires et l'a entraînée
à une vertu très forte par des épreuves et
de grandes souffrances où son amour pour Dieu est devenu
toujours plus intense.
Et quand fut proche l'heure de la manifestation du PÈRE,
Jésus lui dit :
"Dans les siècles, Dieu a déjà procuré
beaucoup de dons, mais maintenant voilà le DON des Dons".
Et avec un geste de la main, II lui fit voir l'arrivée de
Dieu le PÈRE, le PÈRE qui Se donne à
l'humanité.
Mère
Eugenia est chargée par le PÈRE Lui-Même de
faire connaître aux hommes, ses fils, le Message de son Amour
:
LE
PÈRE de l'humanité qui a révélé
Jésus,
est toujours avec nous,
nous aime d'un Amour Tendre,
protège notre vie après nous l'avoir donnée
;
il ne faut pas Le craindre, mais avoir respect et confiance en Lui.
IL a constitué JUGE son Fils Jésus.
La Mission de Mère Eugenia est de nous faire prendre conscience
de cette merveilleuse réalité : DIEU est notre PÈRE.
Il nous aime. Il est toujours avec nous. Il veut nous introduire,
nous Ses Fils bien-aimés, dans la Gloire de Sa Maison.
Elle a fondé la Communauté du PÈRE pour l'Unité
« UNITAS IN CHRISTO AD PATREM » qui continue à
animer le charisme de Mère Eugenia. Le PÈRE Lui-Même
a dit à Mère Eugenia que, chaque fois qu'une personne
lit le Message du cœur ouvert, Lui-Même est là avec
son Amour et sa Présence vivante, pour Se communiquer à
cette âme.
Mère
Eugenia s’est endormie dans le Seigneur, en holocauste offert pour
l’Unité de tous les fils en Christ pour la Gloire du Père,
le 10 août 1990, entourée de l’affection et de la vénération
de ceux qui l’ont approchée.
Dieu
le PÈRE accorde beaucoup de grâces par l'intercession
de Mère Eugenia Elisabetta Ravasio par la prière «
DIEU EST MON PÈRE » que le PÈRE Lui-Même
lui a donnée :
«
Per Ipsum, cum Ipso et in Ipso »
DlEU EST MON PÈRE
O mon
Père des cieux, comme il est doux et suave de savoir que
Vous êtes mon Père et que je suis Votre enfant !
C'est surtout quand le ciel de mon âme est noir et ma croix
plus lourde, que je sens le besoin de Vous dire : Père, je
crois à Votre Amour pour moi !
Oui, je crois que Vous êtes mon Père et que je suis
Votre enfant !
Je crois que Vous m'aimez d'un Amour infini !
Je crois que Vous veillez jour et nuit sur moi et que pas un cheveu
ne tombe de ma tête sans Votre permission !
Je crois que, infiniment Sage, Vous savez bien mieux que moi ce
qui m'est avantageux !
Je crois que, infiniment Puissant, Vous tirez le bien du mal !
Je crois que, infiniment Bon, Vous faites tout servir au bien de
ceux qui Vous aiment : et derrière les mains qui blessent,
je baise votre main qui guérit !
Je crois, mais augmentez en moi la foi, l'espérance et la
charité !
Apprenez-moi à bien voir Votre Amour diriger tous les événements
de ma vie.
Apprenez-moi à m'abandonner à Vos conduites comme
un enfant entre les bras de sa mère.
Père, Vous savez tout. Vous voyez tout. Vous me connaissez
mieux que je ne me connais : Vous pouvez, tout et Vous m'aimez !
O mon Père, puisque Vous voulez que nous Vous demandions
tout, je viens avec confiance Vous de mander avec Jésus et
Marie..................... (nommer la grâce que l'on désire
obtenir)
A cette intention je Vous offre, en union avec leurs Sacrés
Cœurs, toutes mes prières, mes sacrifices et mortifications,
toutes mes actions et une plus grande fidélité à
mon devoir.
Donnez-moi la lumière, la force et la Grâce de Votre
Esprit !
Affermissez-moi dans cet Esprit de manière que je ne Le perde
jamais, que je ne Le contriste ou ne L'affaiblisse pas en moi.
Mon Père, c'est au nom de Jésus Christ, Votre Fils,
que je Vous le demande ! Et Vous, ô Jésus, ouvrez Votre
Cœur et mettez-y le mien, et avec Celui de Marie offrez-le à
notre Divin Père ! Obtenez-moi la grâce dont j'ai tant
besoin ! Père Divin, faites-Vous connaître à
tous les hommes. Que tout le monde proclame Votre Bonté et
Votre Miséricorde !
Soyez mon tendre Père et protégez-moi partout comme
la pupille de Vos yeux. Que je sois à tout jamais votre digne
enfant : ayez pitié de moi !
PÈRE DIVIN,
doux Espoir de nos âmes,
soyez connu, honoré et aimé des hommes !
PÈRE DIVIN,
Bonté infinie qui s'exerce envers tous les peuples,
soyez connu, honoré et aimé des hommes !
PÈRE DIVIN,
Rosée bienfaisante de l'humanité,
soyez connu, honoré et aimé des hommes !
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