1693. Aujourd’hui est venue me voir une personne laïque
à cause de laquelle j’avais eu de grands désagréments
; elle avait abusé de ma bonté en disant beaucoup de mensonges.
Lorsque je l’ai aperçue, au premier instant mon sang s’est
glacé dans mes veines, car tout ce que j’ai dû souffrir
à cause d’elle se présenta à mes yeux, bien que
j’eusse pu m’en délivrer par un seul mot. L’idée
me vint de lui faire connaître la vérité catégoriquement
et immédiatement.
Mais au même moment la miséricorde divine se présenta
à mes yeux et j’ai résolu d’agir envers elle comme
Jésus aurait agi à ma place. J’ai commencé à
lui parler avec douceur et quand elle a exprimé le désir de
me parler seule à seule, alors je lui ai clairement fait connaître
le triste état de son âme d’une manière très
délicate. J’ai vu sa profonde émotion, bien qu’elle
la cachât devant moi. A ce moment une autre personne entra et notre
conversation seule à seule prit fin. Cette personne me demanda un verre
d’eau et encore deux autres choses, ce que j’ai fait volontiers.
Mais sans la grâce de Dieu, je n’aurais pas été
capable de me conduire de la sorte envers elle. Quand ces personnes sont parties,
j’ai remercié Dieu pour la grâce qui m’a soutenue
durant tout ce temps. |